Avantde commencer le nettoyage et la dĂ©contamination aprĂšs lâinfestation de souris, aĂ©rez lâespace du mieux que vous le pouvez. Ouvrez les portes et les fenĂȘtres pour ventiler lâendroit pendant au moins 30
Lodeur d'une souris morte peut Ă peine durer une journĂ©e. Une seule souris morte peut ne pas avoir d'odeur, mais plusieurs souris mortes dans la mĂȘme zone
5XIU. Ăâ°tymologie SOURIS, subst. fĂ©m. Ăâ°tymol. et Hist. A. 1. a Ca 1175 soriz Ă petit mammifĂšre rongeur Ă» BenoĂt, Ducs de Normandie, 13479 ds ; ca 1200 Lai d'IgnaurĂ©, Ă©d. R. Lejeune, 371, 73 soris ki n'a c'un trau poi dure ; b p. ext. ñ 1562 souris terrestre Ă espĂšce de musaraigne qui habite les environs des lieux humides Ă» Du Pinet, L'Histoire du Monde, 2, 505 d'apr. FEWt. 12, p. 113a ; 1812 souris d'eau Mozin-Biber ; ĂÂČ 1576 blanches souris De BaĂÂŻf, Mimes, fol. 42 ds Le Roux de Lincy, Proverbes fr., t. 1, p. 202 ; ĂÂł 1723 souris de Moscovie Ă martre zibeline Ă» Savary ; ĂÂŽ 1753-67 souris de terre Ă petit mulot Ă» Buffon, Hist. nat. quadrupĂšdes, t. 2, p. 283 ; Ă” 1765 souris d'AmĂ©rique Ă petite espĂšce de sarigue Ă» Encyclop. ; ö 1768 souris de montagne Ă lemming Ă» Valm. ; c 1777 souris de mer Ă nom courant de divers poissons osseux Ă» Duhamel du Monceau, TraitĂ© gĂ©n. des pĂÂȘches mar., t. 3, p. 114 ; 2. loc. compar. et fig. 1640 on entendroit une souris trotter Oudin Curiositez ; id. il est esveillĂ© comme une potĂ©e de souris ibid., potĂ©e. B. 1. a xiiie s. anat. soris de le gambe Jean de Garlande, Jahrbuch, VI, 288 ; b 1690 Fur. Les Medecins appellent souri, l'espace qui est dans la main entre le pouce et l'indice, qu'ils appellent aussi thenar ; c 1958 souris articulaire Garnier-Del. ; 2. 1690 Ă l'un des cartilages des naseaux du cheval Ă» Fur. ; 3. 1694 Ă muscle charnu Ă l'extrĂ©mitĂ© du gigot Ă» Ac.. C. 1689, 24 dĂ©c. Ă nĂ
âud de ruban mis dans la coiffure des femmes Ă» Mme de SĂ©vignĂ©, Lettres, Ă©d. R. DuchĂÂȘne, t. 3, p. 789. D. 1. 1690 terme de fortif. pas de la souri Fur. ; 2. 1933 Ă outil utilisĂ© pour calibrer les trous obtenus par alĂ©sage Ă» Lar. 20e ; 3. 1964 pyrotechnie Lar. encyclop.. E. 1. a 1611 souris du palais Ă avocat Ă» Cotgr. ; b 1880 souris d'une bibliothĂšque Hugo, Ăâne, p. 281 ; 2. a 1640 faire la souris Ă voler adroitement Ă» Oudin Curiositez ; b 1907 souris d'hĂÂŽtel Lar. pour tous ; 3. a 1833 souris de rempart Ă fille Ă soldats Ă» Vidal, Delmart, Caserne, p. 197 ; b 1905 Ă femme lĂ©gĂšre Ă» d'apr. Esn. 1966 ; c 1938 fam. Ă jeune fille, jeune femme Ă» ibid. ; 4. 1940-44 souris grise Ă auxiliaire fĂ©minine des troupes d'occupation allemande Ă» ibid. ; 1950 Vialar, Dansons, p. 174. Du lat. pop. *soricem, acc. de *soĂârĂÂč Ăâx, altĂ©r. du lat. class. soĂârex, soriĂâ cis Ă souris Ă».Lire Ă©galement la DĂ©finition du nom souris afin d'amorcer la rĂ©flexion symbolique.**Zoologie Dans Les Langages secrets de la nature Ăâ°ditions Fayard, 1996, Jean-Marie Pelt s'intĂ©resse Ă la communication chez les animaux et chez les plantes Les souris, trĂšs proches de l'homme par leur biochimie et leur comportement, ont fait l'objet de nombreuses Ă©tudes d'oĂÂč se dĂ©gage nettement la notion d'Ă effet de groupe Ă». Les glandes prĂ©nuptiales des mĂÂąles du groupe stimulent les femelles et peuvent provoquer l'Ă
âstrus Ă distance. A l'inverse, l'introduction chez une femelle rĂ©cemment fĂ©condĂ©e d'un mĂÂąle provenant d'un autre Ă©levage, qui lui est donc Ă©tranger, entraĂne une perturbation de la maturation du fĂ
âtus pouvant aller jusqu'Ă l'avortement. Si l'on maintient en contact plusieurs femelles en l'absence de mĂÂąle, on observe l'arrĂÂȘt de l'Ă
âstrus, et des grossesses nerveuses peuvent se produire. Enfin, si l'on augmente la densitĂ© du groupe, son odeur en vient Ă stimuler les corticosurrĂ©nales et Ă entraĂner l'inhibition des gonades processus classique de rĂ©gulation des populations en Ă©cologie - le taux de fĂ©conditĂ© diminuant lorsque la densitĂ© augmente, l'agressivitĂ© se substituant avec le nombre Ă la sexualitĂ©.** Selon Matt Pagett, auteur de Le petit livre de merde titre original What shat that ?, Quick Publishing, 2007 ; Ă©dition française Chiflet & Cie, 2008 "Les souris sont mal aimĂ©es. Ces petites bĂÂȘtes parfois porteuses de maladies ne sont pas les bienvenues chez nous. Et il suffit de quelques crottes mal placĂ©es pour faire fermer un restaurant. Mais en ThaĂÂŻlande les crottes de souris sont trĂšs recherchĂ©es car il paraĂt qu'elles relĂšvent le goĂ»t du curry. Description Les crottes de souris, que l'on confond aisĂ©ment avec celles des rats ou des chauve-souris, sont Ă©troites, cylindriques, et trĂšs petites environ 1 cm de long. Elles contiennent des fragments non digĂ©rĂ©s de vĂ©gĂ©taux, d'insectes, ainsi que des grains de pollen. D'odeur plutĂÂŽt forte, elles sont marron sombre ou noires. Elles exhalent des gaz trĂšs toxiques. A Ă©viter absolument. A chaque maladie.... Non contentes de transmettre la salmonelle et l'arenavirus, les crottes de souris sont aussi porteuses de l'hantavirus qui peut engendrer chez l'homme le syndrome Hantavirus Cardiopulmonaire. On le trouve surtout dans les pattes des rongeurs, leur urine et leurs excrĂ©ments. Aussi est-il fortement recommandĂ© de nettoyer les crottes de souris avec un dĂ©sinfectant ou de l'eau de javel plutĂÂŽt que de les balayer. Ceci pour Ă©viter que le virus ne se propage dans l'air. ... son remĂšde ! Nous rejetons les souris, mais la science en a besoin, surtout des souris de laboratoire Ă qui on inocule des maladies, et que l'on traite ensuite avec des mĂ©dicaments expĂ©rimentaux. C'est souvent l'analyse approfondie des excrĂ©ments qui joue un rĂÂŽle dĂ©terminant dans ces expĂ©riences au cours desquelles des chercheurs passent leur vie Ă contempler des crottes. Mais c'est pour la bonne cause ! C'Ă©tait pour rire La "merde de souris" est trĂšs en vogue dans la cuisine thaĂÂŻlandaise, mais il s'agit seulement du surnom d'une sauce chili avec des piments Phrik Khii Nuu, petits, longs, et minces. Et terriblement forts. Ouf !"**Croyances populaires Selon Ignace MariĂ©tan, auteur d'un article intitulĂ© "LĂ©gendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, nð58, pp. 27-62 On prĂ©tend que les Souris avides de l'huile que l'on met parfois pour fermer les bouteilles de vin et ne pouvant faire pĂ©nĂ©trer leur tĂÂȘte dans le goulot trop Ă©troit, savent y plonger leur queue pour la lĂ©cher ensuite. de Riedmatten. Selon GraĂ
ÂŒyna Mosio et Beata SkoczeĂ
â-Marchewka, auteurs de l'article "La symbolique des animaux dans la culture populaire polonaise, De lĂąâŹâąĂ©table Ă la forĂÂȘt" 17 Mars 2009 "Dans la culture populaire polonaise, qui se caractĂ©rise par la conviction du rĂÂŽle prĂ©pondĂ©rant de lĂąâŹâąutilitĂ© ĂąâŹâ tant pour la prospĂ©ritĂ© et lĂąâŹâąactivitĂ© de lĂąâŹâąhomme que pour ses biens, les animaux tels que les souris et les chauve-souris Ă©taient perçus dĂąâŹâąune maniĂšre dĂ©cidĂ©ment nĂ©gative. Vivant Ă proximitĂ© des locations humaines, elles Ă©taient considĂ©rĂ©es en tant quĂąâŹâąĂÂȘtres inutiles, et mĂÂȘme dangereux. La souris prolifĂšre, sĂ©vissant et se nourrissant surtout la nuit, habitant dans des trous, Ă©tait liĂ©e aux puissances chtoniennes. Sa nature sauvage, son odeur caractĂ©ristique, faisait croire Ă ses rapports avec le chaos et la folie qui rĂ©gnaient dans lĂąâŹâąau-delĂ . Elle Ă©tait considĂ©rĂ©e comme lĂąâŹâąincarnation des ĂÂąmes des morts, qui quittent leurs corps par la bouche MoszyĂ
âski 1967 557. On croyait que les souris blanches Ă©taient des ĂÂąmes dĂąâŹâąenfants morts-nĂ©s. Quelquefois les zmory - les dĂ©mons tourmentant les ĂÂȘtres humains prenaient la forme de souris. Ces petits rongeurs Ă©taient soupçonnĂ©s dĂąâŹâąavoir un contact avec les puissances malĂ©fiques. On disait que mĂÂȘme le chat aprĂšs avoir mangĂ© une souris ĂąâŹĆa le mal dans les yeuxĂąâŹÂ, mal qui lĂąâŹâąa pĂ©nĂ©trĂ© aprĂšs cette consommation RoĂ
ÂŒek 1993 197. Les sorciĂšres sĂąâŹâąincarnaient dans des souris, tout comme le sort qui accompagne lĂąâŹâąhomme, qui sĂąâŹâąoccupe de lui et de sa maison MoszyĂ
âski 1967 698-699. Elles prĂ©disaient les faits Ă venir. Dans les livres de songes on trouve souvent des explications des rĂÂȘves concernant les souris - prĂ©dictions du malheur, de la destruction, de la mort. Cette interprĂ©tation ĂąâŹâ comme inverse de la fertilitĂ©, est prĂ©sente aussi dans les croyances populaires, concernant les femmes enceintes. En leur refusant quoi que ce soit on attirait la perte, la destruction. On considĂ©rait que ĂąâŹĆsi une femme enceinte sĂąâŹâąeffraie Ă la vue dĂąâŹâąune souris, son enfant aura sur son corps un stigmate poiluĂąâŹÂ WĂÂłjcik 1965b 229, nommĂ© ĂąâŹĆsourisĂąâŹÂ."**Symbolisme Selon Hildegarde de Bingen, dans Physica, Le Livre des subtilitĂ©s des crĂ©atures divines XIIe siĂšcle ; traduction P. Monat, 2011 "La souris est chaude et a des mĂ
âurs diaboliques, car elle se sauve toujours c'est pourquoi sa chair n'est pas bonne pour l'homme et ne vaut pas grand-chose pour la mĂ©decine. Toutefois, si un homme souffre du haut-mal et tombe sur le sol pour se relever ensuite, il faut mettre une souris dans un vase d'eau et donner de cette eau Ă boire Ă cet homme ; on lui lavera aussi la tĂÂȘte et les pieds dans cette eau. On fera cela aussi longtemps qu'il tombe, et il sera guĂ©ri. Car, parce que la souris fuit toute chose, elle met aussi en fuite le haut-mal. Quand la souris doit mettre bas, elle a de la peine et des difficultĂ©s Ă le faire ; alors, pendant qu'elle souffre, elle va au bord de l'eau, recherche de toutes petites pierres et en met dan sa bouche autant qu'elle peut en contenir ; puis elle court dans son nid, les recrache, souffle dessus, s'installe par-dessus et les rĂ©chauffe ; et aussitĂÂŽt elle met bas ; une fois qu'elle a mis bas, elle les repousse avec ses pattes, s'installe sur ses petits et les rĂ©chauffe. Et si quelqu'un pouvait trouver ces pierres dans le mois qui suit le moment oĂÂč elle les a rejetĂ©s et les attachait sur le ventre d'une femme qui est dĂ©jĂ en travail mais ne parvient pas Ă accoucher, celle-ci accoucherait bien vite, puis elle devrait aussitĂÂŽt rejeter ces pierres. Si quelqu'un a des douleurs avec des Ă©lancements, il faut prendre une souris et la frapper lĂ©gĂšrement pour qu'elle ne puisse pas se sauver ; puis, avant qu'elle ne meure, l'attacher dans le dos de cet homme, entre ses Ă©paules, quand il souffre d'Ă©lancements, et la laisser mourir lĂ . L'homme sera guĂ©ri et les douleurs ne reviendront pas."** Dans le Dictionnaire des symboles 1Ăšre Ă©dition, 1969 ; Ă©dition revue et corrigĂ©e Robert Laffont, 1982 de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant. on apprend que "Les souris sont utilisĂ©es par de nombreux peuples de l'Ouest africain. Chez les Bambaras, elle sont doublement liĂ©es au rite de l''excision. On leur donne les clitoris des jeunes filles excisĂ©es et une croyance veut que le sexe du premier nĂ© de la jeune file soit dĂ©terminĂ© par celui de la souris qui a mangĂ© son clitoris. On dit aussi que les souris vĂ©hiculent la partie de l'ĂÂąme des excisĂ©es la partie mĂÂąle du sexe fĂ©minin, qui doit retourner Ă Dieu pour attendre une rĂ©incarnation. Les Bambaras pensent Ă©galement que les souris se transforment en crapauds pendant la saison des pluies. Animaux chtoniens, elles symbolisent la phase souterraine des communications avec le sacrĂ©." Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et lĂ©gendes Ăâ°ditions Robert Laffont, 1995 et 2019, Ăâ°loĂÂŻse Mozzani nous propose la notice suivante En relation avec les tĂ©nĂšbres, la souris est souvent considĂ©rĂ©e comme l'ĂÂąme d'un mort, en particulier celle d'une personne assassinĂ©e. En France, on croit que les souris s'installent dans une maison juste avant le dĂ©cĂšs d'un de ses habitants, comme si elles venaient le chercher, tandis qu'en Allemagne, oĂÂč la souris blanche porte toujours bonheur, elles dĂ©sertent en mĂÂȘme temps que le mort, comme si elles l'accompagnaient dans son dernier voyage. A cause de cette association avec la mort, l'apparition d'une souris est un mauvais prĂ©sage. Chez les Anciens, adeptes d'une divination par les souris et les rats - la myomancie -, le cri de l'animal, qui n'Ă©tait pas de meilleur augure, conduisit dit-on Fabius Maximus Ă renoncer Ă la dictature et Flaminius Ă abandonner sa charge de gĂ©nĂ©ral de cavalerie. Aujourd'hui encore, une souris qui couine prĂšs du lit d'un malade lui signifie qu'il n'y a plus d'espoir de guĂ©rison. C'est la mort Ă©galement qu'elle annonce en entrant pour la premiĂšre fois chez quelqu'un, en creusant un trou sous le lit du maĂtre de maison pays messin, ou en tout cas une sĂ©rie d'infortunes si elle grignote un de ses vĂÂȘtements Angleterre. Chez les Wallons, on dit d'une souris qui crie qu'elle prĂ©vient celle qui l'entend que son mari la trompe. On considĂšre Ă©galement qu'une prolifĂ©ration de souris prĂ©sage une Ă©poque de misĂšre Luxembourg ou une guerre ; en Suisse, la PremiĂšre Guerre mondiale fut prĂ©cĂ©dĂ©e par une invasion de souris. Enfin, rĂÂȘver de souris n'est pas non plus bon signe Ă LiĂšge, cela annonce une maladie ou Ă Menton qu'on a des envieux. Cependant, mĂÂȘme si elles sont liĂ©es souvent Ă de mauvais prĂ©sages, les souris en provoquent pas la mĂÂȘme rĂ©pugnance que les rats contrairement Ă eux, elles ne sont d'ailleurs pas considĂ©rĂ©es comme sales ou vĂ©hicules de vermines, ce qui, toutes proportions gardĂ©es, pourrait s'expliquer en partie par le symbolisme de la souris tout en reprĂ©sentant les tĂ©nĂšbres nocturnes, la souris est en rapport aussi "avec les tĂ©nĂšbres de l'hiver, d'oĂÂč sortent plus tard la lumiĂšre et les richesses". TrĂšs frĂ©quente dans les fermes d'autrefois - encore aujourd'hui dans certaines maisons ou appartements -, les souris faisaient en quelque sorte "partie de la famille". Les enfants lui offrent encore leurs dents de lait et de nombreuses formulettes expriment plus l'affection que l'antipathie par exemple "Une souris verte qui courait dans l'herbe... Je la mets dans mon chapeau, elle me dit qu'il fait trop chaud..." ; ou encore, accompagnĂ©e de chatouillements "C'est la petite souris qui monte, qui monte, qui monte". La tradition de la "petite souris", qu'on trouve aussi bien en Europe qu'en Nouvelle-GuinĂ©e ou au Mexique, provient de l'association entre les dents de l'enfant et celles de la souris "fines, aiguĂs, blanches, solides et durables, pas agressives" que toute mĂšre souhaiterait pour ses petits. Autrefois, on plaçait la dent dans un trou de souris pour qu'elle l'avalĂÂąt, en disant "Petite souris, voilĂ une dent Ă moi, donnez-moi une dent encore plus belle" ou "Petite souris, je t'apporte une de mes dents, donne m'en une autre." Dans le mĂÂȘme ordre d'idĂ©es mais bien plus cruel, en Souabe, pour favoriser la dentition des enfants, on leur faisait porter au cou la tĂÂȘte d'une souris arrachĂ©es avec les dents. Mais, comme le souligne Françoise Loux, "une hiĂ©rarchie doit ĂÂȘtre observĂ©e entre l'animal et l'enfant si l'on veut que ce dernier devienne un petit homme. Si elle n'est pas respectĂ©e - et la commensalitĂ© est signe d'Ă©galitĂ© -, le pouvoir de l'animal s'inverse les dents se carient au lieu de devenir blanches". On soutient en effet que la personne qui mange sur une nappe restĂ©e sur la table toute la nuit et sur laquelle les souris sont venues manger les miettes de pain aura les dents noires et pourries. Aux petits comme aux grands qui ont mangĂ© des aliments auxquels a touchĂ© une souris, on promet en plus des boutons, dartres ou abcĂšs sur les lĂšvres Hainaut et AriĂšge. Il est par ailleurs curieux de constater que chez les Africains bambaras, ce n'est plus la dent qu'on donne Ă la souris, mais le clitoris des jeunes filles excisĂ©es "Une croyance veut que le sexe du premier-nĂ© de la jeune fille soit dĂ©terminĂ© par celui de la souris qui a mangĂ© son clitoris. On dit aussi que les souris vĂ©hiculent la partie de l'ĂÂąme des excisĂ©es la partie mĂÂąle du sexe fĂ©minin, qui doit retourner Ă Dieu pour attendre une rĂ©incarnation". Les enfants qui font pipi au lit, comme tous ceux qui souffrent de coqueluche, d'un rhume, d'une rougeole, ou de catarrhes chroniques, doivent manger des souris grillĂ©es ou rĂÂŽties. Avant d'en consommer une, la femme enceinte doit savoir que ce mets lui donnera un enfant aux yeux noirs. De plus, avaler des crottes de souris fait tomber la tempĂ©rature. Les Tziganes recommandent le foie et les poumons d'une souris trempĂ©e dans de l'eau-de-vie pour faire passer la fiĂšvre tandis que chez les Juifs sĂ©farades, son coeur passait pour rendre fĂ©cond. Par ailleurs, les premiers soignaient l'eczĂ©ma en se passant sur le corps de l'eau dans laquelle avaient bouilli les entrailles d'une souris et les seconds utilisaient une patte de l'animal contre les sorciers. Selon la tradition perse, placer le placenta dans un trou de souris Ă©veillait l'intelligence du nouveau-nĂ©. Contre le chancre, il faut se pendre au cou pendant neuf jours un morceau d'oreille de souris. Pour Albert le Grand, l'excrĂ©ment de souris mĂ©langĂ© Ă du miel "fait revenir le poil en quelque partie du corps qu'il soit tombĂ©, pourvu qu'on en frotte l'endroit avec cette mixtion". On peut trouver dans les nids de souris oĂÂč se trouvent trois, cinq ou sept petits une pierre magique qu'elles vont chercher dans la mer et qui, en contact avec lĂąâŹâąĂ
âil en fait disparaĂtre poussiĂšre ou corps Ă©trangers, et peut mĂÂȘme remĂ©dier Ă la cĂ©citĂ© FinistĂšre. C'est grĂÂące Ă cette pierre que les souris donnent la vue Ă leurs petits qui sinon seraient aveugles CĂÂŽtes-d'Armor. Les Bretons se livrent Ă©galement Ă une consultation Ă l'aide d'une souris blanche en la jetant dans l'eau ; si elle reste Ă la surface, cela porte chance mais si elle se noie, l'apprenti devin mourra dans l'annĂ©e. On peut utiliser une souris noire dans ce cas, inverser les prĂ©sages. Selon un ancien traitĂ© grec sur l'agriculture, on pouvait dĂ©tourner d'un champ les souris en y plaçant avant l'aube, fixĂ©e sur une pierre, une feuille de papier sur laquelle Ă©tait Ă©crit "Je vous adjure souris ici prĂ©sentes de ne jamais me faire de mal et de ne jamais permettre Ă une autre souris de m'en faire. Je vous donne ce champ lĂ -bas indiquer lequel mais si jamais je vous surprends encore ici, par la MĂšre des Dieux, je vous dĂ©chirerai en sept". En Ăâ°cosse, pour chasser les souris d'une maison, on en prend une par la queue et on la fait rĂÂŽtir au-dessus du feu ; en Belgique, oĂÂč sainte Gertrude est invoquĂ©e pour ĂÂȘtre prĂ©servĂ© de ces animaux, on en tue une le vendredi Ă minuit au beau milieu d'un carrefour les autres la rejoignent dĂ©finitivement le vendredi suivant. Selon une croyance de la Meuse, on peut les envoyer "chez qui l'on veut en Ă©crivant des papiers avec mots cabalistiques. Sil y a de l'eau Ă traverser, on leur fait des ponts momentanĂ©s avec une simple planche". Dans les Ardennes, un dicton signale que l'hiver sera froid si les souris "creusent trop bas" et enneigĂ© "si les souris font leur nid dans le lin".** Dans Les Cartes mĂ©decine, DĂ©couvrir son animal-totem Edition originale, 1999 ; traduction française 2010 de Jamie Sams et David Carson, "La Souris se dit Ă Approchons-nous de ce qui existe et touchons-y avec nos moustaches afin de bien connaĂtre. Ă» Paradoxalement, cette attitude de tout scruter lui confĂšre Ă la fois une grande puissance et une grande faiblesse. CĂąâŹâąest une mĂ©decine efficace de voir de prĂšs, de porter attention aux moindres dĂ©tails, mais cĂąâŹâąest une mauvaise mĂ©decine que de tout Ă©plucher pour, ensuite, tout passer Ă la loupe. La Souris a plusieurs ennemis parmi les prĂ©dateurs entre autres, les oiseaux, les serpents et les chats. Ainsi menacĂ©e de toutes parts, il nĂąâŹâąest pas Ă©tonnant quĂąâŹâąelle ait un sens aigu du danger. La Ă civilisation Ă», comme on dit, est un ensemble trĂšs complexe dĂąâŹâąĂ©lĂ©ments divers ; la mĂ©decine de la Souris y sera donc Ă lĂąâŹâąhonneur. En effet, la civilisation exige de plus en plus dĂąâŹâąhabiletĂ©s organisationnelles ; pour les utiliser efficacement, on doit ĂÂȘtre capable dĂąâŹâąexaminer minutieusement la situation Ă laquelle on fait face. La Souris peut accorder une grande importance Ă des dĂ©tails qui, pour les autres, peuvent paraĂtre insignifiants. Les adeptes de la mĂ©decine de la Souris font enrager bien des adeptes des autres mĂ©decines qui les considĂšrent tatillons. En effet, les fidĂšles de la Souris apercevront le fil qui dĂ©pare votre manteau mĂÂȘme si celui-ci est de la mĂÂȘme couleur que celui-lĂ . Ils tenteront de vous convaincre que la plus simple des tĂÂąches cache de multiples difficultĂ©s. Ils ont une obsession la mĂ©thodologie. Ils trient, classent par catĂ©gories et rangent pour usage ultĂ©rieur. On pourrait croire quĂąâŹâąils sont en train dĂąâŹâąamasser et dĂąâŹâąaccumuler. Cette idĂ©e nĂąâŹâąeffleure pourtant pas leur esprit. Ils rangent pour pouvoir, plus tard, explorer et approfondir tout Ă leur aise. Les chefs nous affirment que, sans les Souris, la systĂ©matisation du savoir nĂąâŹâąexisterait pas. La Souris a mis fin Ă lĂąâŹâąĂšre des talents multiples pour annoncer celle de la spĂ©cialisation. Ce petit rongeur a toujours su Ă quĂąâŹâąil y en avait toujours plus Ă apprendre Ă». On peut toujours creuser plus avant, plus profondĂ©ment, plus creux ! Si votre mĂ©decine sĂąâŹâąapparente Ă celle de la Souris, vous pouvez craindre la vie, bien que votre milieu soit trĂšs bien organisĂ©, avec une place pour chaque chose. Essayez donc de voir plus grand que ce qui vous regarde en pleine face. DĂ©veloppez votre largesse dĂąâŹâąesprit. Prenez conscience de la Grande Danse de la Vie. Constatez que, mĂÂȘme si vous ĂÂȘtes Ă Los Angeles, New York et Paris existent, ainsi que la lune, la galaxie, lĂąâŹâąunivers infini. Sautez haut, petit ami, et vous apercevrez un petit bout de la montagne sacrĂ©e. Si la Souris est apparue dans vos cartes, sa mĂ©decine vous recommande de scruter. Regardez-vous, regardez les autres avec insistance. Qui dit que ce gros morceau de fromage ne repose pas sur un mĂ©canisme qui dĂ©clenchera une trappe mortelle ? Le chat vous guette peut-ĂÂȘtre dans la dĂ©pense, qui sait ? QuelquĂąâŹâąun Ă qui vous avez dĂ©lĂ©guĂ© votre autoritĂ© ĂąâŹâ un mĂ©decin, un avocat, voire un plombier ĂąâŹâ ne prend peut-ĂÂȘtre pas son rĂÂŽle au sĂ©rieux ? Le message regarder ce qui est lĂ , droit devant vous, et prendre les mesures nĂ©cessaires. A lĂąâŹâąenvers La Souris Ă lĂąâŹâąenvers vous indique que vous consacrez peut-ĂÂȘtre trop de temps aux grandes questions alors que vous devriez vous attarder aux dĂ©tails quotidiens payer la contravention pour dĂ©lit de stationnement ou balayer le pas de votre porte. Vous vous laissez aller Ă la nĂ©gligence ?Vous avez dĂ©veloppĂ© un dĂ©dain pour lĂąâŹâąautoritĂ© et lĂąâŹâąordre ? Vous temporisez devant quelque chose qui requiert votre attention immĂ©diate ? Faites appel Ă la mĂ©decine de la Souris pour rĂ©gler le chaos dans votre vie et vous verrez les choses sĂąâŹâąarranger ; tout deviendra impeccable. Autre message de la Souris Ă lĂąâŹâąenvers vous avez tendance Ă bĂÂątir des chĂÂąteaux en Espagne. Vous demandez-vous pourquoi lĂąâŹâąAcadĂ©mie ne vous a jamais dĂ©cernĂ© un Oscar ? On ne peut vous apprĂ©cier Ă votre juste valeur quand vous nĂ©gligez de vous occuper des dĂ©tails et que vous refusez de cheminer avec humilitĂ©. Rappelez-vous que les bonnes choses sont rĂ©servĂ©es Ă ceux et celles qui visent lĂąâŹâąintĂ©gritĂ©. Pourtant, tout en cherchant Ă voir lĂąâŹâąensemble, la Souris doit dĂąâŹâąabord prendre le temps de bien intĂ©grer lĂąâŹâąinformation, point par point. On peut vraiment se sentir accablĂ© si on brĂ»le les Ă©tapes ; la confusion sĂąâŹâąinstalle quand on fait Ă trop, trop vite Ă». La petite Souris peut venir Ă bout de toutes les tĂÂąches en sĂąâŹâąy prĂ©parant par un examen minutieux. Ralentissez ! Cessez de tourner en rond, de vous laisser dĂ©concerter par les dĂ©dales de la situation actuelle et appliquez-vous Ă en observer sĂ©rieusement tous les menus dĂ© examen minutieux."** D'aprĂšs Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guĂ©risseurs Octopus Publishing Group, 2006 ; traduction française Ăâ°ditions VĂ©ga, 2006 Guide d'interprĂ©tation En tant que symbole onirique Introspection . InvisibilitĂ© ; Modestie ; destruction ; SimplicitĂ© ; Gentillesse ; DĂ©tail. En tant que gardien ou protecteur ProtĂšge Ă la signature d'un contrat ; Garde grĂÂące Ă l'invisibilitĂ©. En tant que guĂ©risseur Favorise la foi dans le Divin ; Permet une meilleure concentration mentale En tant qu'oracle ou augure Profitez des petites ouvertures ; Soyez plus conscient des besoins des et contes Jusque vers 1822, des souris en or ou en argent Ă©taient offertes au reliquaire de Cologne de sainte Gertrude de Nivelles. Elles reprĂ©sentaient les ĂÂąmes au Purgatoire, pour lesquelles la sainte avait une grande dĂ© la souris est votre animal de pouvoir Vous avez d'exceptionnels talents d'organisateur, vous vous occupez du moindre dĂ©tail - vous ĂÂȘtes organisateur, comptable, libraire. Dans certains domaines, vous ĂÂȘtes minutieux, pas dans d'autres. Par exemple, votre maison est parfaite, mais votre apparence nĂ©gligĂ©e. En vous concentrant sur ce qui est devant vous, l'image globale vous Ă©chappe parfois. Bien que vous ne soyez jamais malveillant, vous pouvez dĂ©truire en ignorant l'effet de os Ă la souris de vous aiderĂ rĂ©aliser la qualitĂ© Ă©phĂ©mĂšre de la vie ;Ă ranger les documents de voter bureau ;Ă faire plus attention aux gens et Ă votre au pouvoir de la souris en vous allongeant sur le ventre dans l'herbe pour voir le monde comme une souris ;en nettoyant un placard. Les dents de devant acĂ©rĂ©es des souris leur permettent de rĂ©duire les choses en miettes. Donc, pour vivre heureux, il faut dĂ©composer les problĂšmes en leurs Ă©lĂ©ments et les gĂ©rer un Ă Terre."** Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal Ă©dition originale 2007, traduction française, Ăâ°ditions Contre-dires, 2018 nous dĂ©livre un Message du royaume des rats, des souris et des hamsters Si vous vous sentez incompris, souvenez-vous que votre vie a un but suprĂÂȘme. Poursuivez-le aussi difficile que cela puisseparaĂtre, et l'univers vous apportera la reconnaissance et les honneurs qui vous sont dus quand le temps sera venu. Les souris remplissent le mĂÂȘme rĂÂŽle que les rats, mais elles ont une Ă©nergie plus douce et n'ont pas Ă©tĂ© aussi affectĂ©es par la colĂšre des humains que les rats. Elles essaient toutefois de nettoyer et de transformer nos dĂ©chets et nos restes. Leur offre de service ne comprenait pas la possibilitĂ© que leurs cors soient utilisĂ©s pour la recherche. Cela n'a jamais Ă©tĂ© prĂ©vu et crĂ©e non seulement une Ă©preuve, mais Ă©galement une grande douleur pour les animaux, ainsi qu'un puissant karma pour ceux qui provoquent une telle souffrance et souvent pour les utilisateurs des produits qui en dĂ©coulent. Les archanges Zadkiel et Gabriel travaillent Ă©galement avec des souris. ** Dans Rencontre avec votre animal totem Ă©dition originale 2010, traduction française 2015, Phillip Kansa et Elke Kirchner nous proposent la fiche suivante sur la souris "CaractĂ©ristiques positives Soin apportĂ© aux dĂ©tails ; HumilitĂ© et gĂ©nĂ©rositĂ©. En quoi cet animal m'aide La souris est modeste et se satisfait de ce qu'elle trouve. Elle t'aide Ă ĂÂȘtre reconnaissant pour les choses que tu as. "Concentre-toi sur l'essentiel !", te souffle le pouvoir de la souris. Elle t'encourage Ă avoir l'esprit ouvert et l'ĂÂąme gĂ©nĂ©reuse, et Ă ne pas ĂÂȘtre trop critique. Comment la souris me protĂšge La souris te protĂšge en t'aidant Ă prendre en compte tous les Ă©lĂ©ments importants d'une situation. Elle te montre que tu ne dois pas attendre, ni de toi-mĂÂȘme ni des autres, de tout rĂ©ussir d'un seul coup. "Travaille pas petites Ă©tapes rĂ©alisables !, te dit-elle. Cela t'empĂÂȘchera d'ĂÂȘtre dĂ©bordĂ©." Exercice pour me relier Ă cet animal Ferme les yeux et respire dans ton cĂ
âur. Entre profondĂ©ment en toi. Imagine qu'une adorable petite souris s'approche de toi. Elle explore les alentours avec ses vibrisses et dĂ©couvre la moindre petite miette qui pourrait la nourrir. tu commences Ă la comprendre et Ă te reconnaĂtre dans ses actions. Pense maintenant Ă ta vie dans quel domaine le point de vue de la souris t'est-il nĂ©cessaire ? OĂÂč vas-tu ? Te sens-tu dĂ©bordĂ© ? Laisse le pouvoir de la souris te montrer sur quoi tu dois actuellement te concentrer. Quand tu as obtenu des rĂ©ponses Ă toutes tes questions, reviens dans l'ici et maintenant. Remercie l'animal pour son soutien."* * D'aprĂšs Annie Pazzogna, auteure de Totem, animaux, arbres et pierres, mes frĂšres, Enseignement des Indiens de Plaines, Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012 et 2015, la Souris Itunkala appartient au clan du Sud qui comprend l'Ours, la Chouette, le Lapin, le Loup, la Loutre et le Coyote. La direction du Sud est Ă©galement associĂ©e au blanc, Ă la Grand-MĂšre Lune, Ă l'Ă©lĂ©ment eau et Ă l'Ă©motionnel. Itunkala, "trotte-menu", creuse des terriers et tapisse des chambres de mousse , de vĂ©gĂ©taux. Terrestre ou nageuse, elle est prolifique dĂšs l'ĂÂąge de deux mois et peut avoir plusieurs portĂ©es par an, de dix Ă douze petits chacune. C'est Ă la belle saison que la reproduction atteint son maximum. Elle se nourrit la nuit de graines, de fruits, de champignons, d'insectes... qu'elle entasse en prĂ©vision de l'hiver. La prĂ©voyance est l'une de ses qualitĂ©s. Ses moustaches frĂ©missantes agissent comme un radar. Elle a cependant de nombreux ennemis qui ne pensent qu'Ă dĂ©guster sa chair tendre Hermine, Chouette, Buse, Corbeau, Serpent. Par sa vision rapprochĂ©e des choses et des ĂÂȘtres, elle est minutieuse, mĂ©ticuleuse, humble et possĂšde un sens aigu du danger. Souris a un double aspect par sa connaissance des racines, elle est guĂ©risseuse mais aussi annonciatrice de maladie. A l'instar de son grand frĂšre Rat, Souris est un vecteur de virus variant avec sa race. RĂ©capitulatif positif PrĂ©voyante - Minutieuse - MĂ©ticuleuse - Humble nĂ©gatif Pointilleuse - Voleuse."** Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal Ă©nergĂ©tique LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Ăâ°ditions VĂ©ga, 2017, la Souris est dĂ©finie par les caractĂ©ristiques suivantes Traits La Souris symbolise l'examen minutieux, la dĂ©couverte, la sagesse et la sensibilitĂ©. La souris est d'une nature nerveuse, c'est une travailleuse fiable, et elle prĂ©fĂšre s'ne tenir Ă la routine. dans son trou, elle a l'Ă©quivalent d'une cuisine, d'une salle de bains et d'une chambre avec des espaces sĂ©parĂ©s. Elle garde sa maison propre et organisĂ©e. Chaque chose y a sa place. Vous ĂÂȘtes comme la souris, Ă cet Ă©gard. Il se peut que votre intĂ©rieur ne soit pas impeccable, mais vous savez toujours oĂÂč trouver les choses. La souris communique ses humeurs aux autres souris par des expressions faciales. Les scientifiques croient qu'elles sont capables d'Ă©prouver de l'empathie les unes pour les autres et que les sentiments que leur portent les autres affectent leur humeur. Elles utilisent beaucoup l'expression vocale avec des sons que bien souvent nous ne pouvons pas entendre. Si elle se sent menacĂ©e, la souris va faire la morte jusqu'Ă ce que le danger soit passĂ©. On parle de souris malicieuses, mais c'est vrai qu'en groupe elles s'amusent souvent. Talents Adaptable ; Ăâ°quilibre ; Intelligent ; PortĂ©s sur le dĂ©tail ; Exploration ; fertilitĂ© ; Intelligence ; MĂ©ticuleux ; Malicieux ; fait le mort ; Tranquille ; Reste discret. DĂ©fis Timide ; Nerveux ; Entasse ; Possessif. Ăâ°lĂ©ment Terre. Couleurs primaires Noir ; Brun ; Gris ; Argent ; Blanc. Apparitions Lorsque la souris apparaĂt, c'est pour vous le signe de faire baisser votre degrĂ© d'excitation, de faire attention aux dĂ©tails et d'arrĂÂȘter de gaspiller votre Ă©nergie. Vous ĂÂȘtes en train d'approcher un changement qu'il vous faudra gĂ©rer avec dĂ©licatesse et finesse. La souris aime explorer, mais elle reste prĂšs de chez elle. Elle ne va pas s'Ă©loigner Ă plus de six mĂštres de son nid et elle a tendance Ă s'en tenir aux mĂÂȘmes circuits. Cela veut dire que, parfois, vous devez vous forcer Ă quitter votre zone de confort pour avoir des aventures et faire des expĂ©riences dans de nouveaux domaines. La souris est trĂšs fertile, elle commence Ă se reproduire Ă l'ĂÂąge de deux mois, elle peut avoir ne portĂ©e d'une douzaine de petits toutes les trois semaines, et ĂÂȘtre Ă nouveau pleine quarante-huit heures aprĂšs avoir mis bas. C'est lĂ le signe que ce que vous entreprenez en ce moment va s'avĂ©rer trĂšs fertile et productif. Si la souris apparaĂt, cherchez de nouveaux projets Ă dĂ©marrer, de nouvelles affaires Ă lancer. Aide Vous avez besoin d'ĂÂȘtre organisĂ© et de faire attention aux dĂ©tails. La souris peut vous aider Ă voir des choses importantes que vous avez pu manquer, Ă Ă©tudier les particularitĂ©s et Ă lĂÂącher ce qui n'est pas nĂ©cessaire. Elle peut aussi vous aider Ă avoir une vue gĂ©nĂ©rale lorsque vous vous focalisez tant sur les dĂ©tails que vous en oubliez finalement le plan d'ensemble. La souris a de petites Ă©cailles sur la queue pour l'aider Ă grimper. Vous avez tendance Ă ĂÂȘtre douĂ© pour les affaires. Elle peut vous aider Ă grimper dans l'entreprise ou Ă rĂ©ussir dans votre carriĂšre. Elle peut vous aider Ă voir ce qu'il en est de vos compĂ©tences en matiĂšre de communication. Si vous restez tranquille au lieu d'apporter votre contribution au groupe, si vous rĂ©pandez des ragots ou des rumeurs, ou si vous essayez d'imposer vos opinions, la souris va contribuer Ă ce que vous retrouviez l'Ă©quilibre et remplaciez ce qui est nĂ©gatif par du positif. FrĂ©quence L'Ă©nergie de la souris trottine, gratte et mord. Elle donne une sensation de dĂ©mangeaison, comme si vous aviez sur vous quelque chose qu'il vous faut enlever d'un coup de brosse. Sa sonoritĂ© ressemble Ă un piaillement rĂÂąpeux recouvert d'un couinement Vous ĂÂȘtes assis par terre en train de ranger des boĂtes Ă©parpillĂ©es autour de vous, lorsque, du coin de lĂąâŹâąĂ
âil, vous voyez quelque chose bouger une minuscule souris se tient prĂšs du mur. Vous vous demandez comment elle a pu entrer et vous essayez de rĂ©flĂ©chir Ă la meilleure façon de l'attraper et d'aller la relĂÂącher ailleurs. Vous vous levez et attrapez l'une des boĂtes et votre balai. Vous envoyez par tĂ©lĂ©pathie des messages Ă la souris, avec des images oĂÂč elle est en train de courir dans la boĂte et oĂÂč vous l'emmenez dehors. En avançant trĂšs doucement, vous posez la boĂte par terre devant la souri et le balai derriĂšre elle. Elle vous regarde, puis court directement dans la boĂte. "Eh bien, pensez-vous en ramassant la boĂte, c'Ă©tait presque trop facile." Vous emmenez la souris dehors, loin de votre maison, et posez la boĂte au sol pour l'ouvrir. La petite souris sort en courant, vous regarde, puis se dresse sur ses pattes arriĂšre et Ă©met quelques piaillements comme pour vous dire merci avant de repartir en courant. Vous ramassez la boĂte et rentrez chez vous pour finir de ranger.** Dans l'Ă©dition revue et augmentĂ©e de Les Animaux totems dans la tradition amĂ©rindienne Ăâ°ditions Le Dauphin blanc, 2019 Aigle bleu nous transmet la mĂ©decine de la Souris Les mots clĂ©s de la mĂ©decine de la souris sont confiance, innocence, amour et attention au dĂ©tail. La souris est associĂ©e au Sud. Elle symbolise la confiance et l'innocence qui donnent l'Ă©nergie de la foi, cette foi qui peut dĂ©placer des montagnes. Ce sont aussi la confiance et l'innocence propres Ă l'enfance. Ceux qui ont la mĂ©decine de la souris gardent un esprit jeune lorsqu'ils envisagent ce qui les entoure. Ils font attention aux dĂ©tails pour mieux comprendre. La petite souris, lorsqu'elle est intriguĂ©e par une graine ou un objet qu'elle a trouvĂ©, l'apporte dans sa taniĂšre pour l'examiner plus tard afin de mieux le comprendre. On dit parfois des gens qui ont le totem de la souris qu'ils font de l'entassement, de l'accumulation jusqu'Ă l'encombrement, mais ce n'est pas le cas. LA souris range tout dans un ordre qui lui permet de retrouver rapidement ce qu'elle cherche. Elle ramasse non pas pour accumuler, mais bien pour mieux comprendre plus tard. Ainsi, la souris est celle qui prĂ©side Ă l'Ă©ducation, puisqu'un des attributs de l'Ă©ducation consiste en la classification du savoir. Aussi, la personne qui a la mĂ©decine de la souris est trĂšs organisĂ©e. Elle peut ĂÂȘtre trĂšs utile au sein de n'importe quel groupe, mais parfois certains trouveront ses talents frustrants. En effet, elle remarquera le moindre dĂ©tail qui n'aura pas sa cohĂ©rence dans un projet et y reviendra sans cesse jusqu'Ă sa satisfaction. Les personnes qui ont la mĂ©decine de la souris ont trĂšs peu d'ego et, dĂšs lors que nous sommes habituĂ©s Ă leur minutie qui est parfois agaçante, elles sont assez agrĂ©ables Ă vivre. Les souris sont trĂšs utiles Ă l'Ă©cologie ; elles aĂšrent le sol en faisant des trous partout. Elles ont la nourriture principale d'un grand nombre de prĂ©dateurs, du fait de leur reproduction trĂšs prolifique. L'homme souris est une personne capable d'un niveau de concentration extraordinaire. Il excellera dans tout travail qui s'attache aux dĂ©tails recherche scientifique, comptabilitĂ©, organisation de projets complexes, gestion d'informations... La femme souris est une maĂtresse de maison hors pair, toujours active. Rien ne lui Ă©chappe dans son environnement, ce qui lui permet de crĂ©er des milieux de vie extrĂÂȘmement bĂ©nĂ©fiques. Le principal dĂ©faut des personnes qui ont la mĂ©decine de la souris est de ne pas voir la grande image. Elles ne savent pas rendre du recul et parfois se laissent attraper par l'aigle parce qu'elles sont trop attentives aux petites graines sur le sol. Par contre, leur amour et leur confiance permettent une abondance sans fin qui garantit pour toujours la pĂ©rennitĂ© de leur famille. Faites appel Ă la mĂ©decine de la souris pour cultiver l'amour pour vos proches et la compassion du prochain. Ayez Ă©galement recours Ă cette mĂ©decine pour reprendre confiance dans la vie et pour augmenter votre minutie dans le travail et votre efficacitĂ© dans l'organisation domestique et professionnelle.** Dans Le Bestiaire du Chaman, 36 cartes divinatoires A la rencontre de votre animal totem Ăâ°dition originale, 2019 ; Ăâ°ditions Larousse, 2020, MaĂÂŻa Toll propose les correspondances symboliques suivantes associĂ©es Ă la Souris grise Mus musculus La souris est discrĂšte, elle se glisse dans les anfractuositĂ©s et trottine derriĂšre les murs. Nous ne la remarquons que par les dĂ©gĂÂąt qu'elle laisse derriĂšre elle fils Ă©lectriques mordillĂ©s, livres rongĂ©s, nourriture immangeable Ă cause de ses grignotages. La souris se fraie un chemin dans les papiers Ă une vitesse Ă©tonnante, ruinant en quelques heures ce qui avait pris des annĂ©es de travail. C'est parce qu'elle agit rarement seule - elle est aidĂ©e. La souris a, en effet, une nombreuse progĂ©niture s'il y en a une, il y en a sĂ»rement d'autres... Et une fois que vous avez des souris, c'est ahurissant ce que d'aussi petites crĂ©atures peuvent faire comme ravages ! Travaillez ensemble, conseille-t-elle, vous n'avez pas besoin d'ĂÂȘtre grand pour ĂÂȘtre fort. Rituel Organisez-vous Si vous avez dĂ©jĂ subi une invasion de rongeurs, vous savez combien une petite souris peut-ĂÂȘtre destructrice. DĂšs que vous vous rendez compte de sa prĂ©sence, vous entreposez les aliments secs dans des bocaux en verre et laissez les cookies dans le four au lieu de les poser sur le plan de travail. Vous n'entassez plus vos papiers en vrac dans des cartons au grenier, mais les rangez soigneusement ; quant aux semences pour la pelouse, vous renoncez aux sacs pour les mettre Ă l'abri dans des boĂtes mĂ©talliques. Une fois que votre maison vous appartient de nouveau, votre vigilance se relĂÂąche, lentement mais sĂ»rement... Et le cycle recommence... Si nous laissons les souris nous envahir Ă chaque fois, c'est souvent par nĂ©gligence mais aussi parce que nous allons un peu trop vite dans la vie. Nous ne savons pas toujours ce qui est vraiment important pour nous... jusqu'Ă ce qu'elle ait grignotĂ© la derniĂšre photo qui nous restait de mamie Antoinette, notre arriĂšre-grand-mĂš souris vous apprend Ă ralentir et Ă vous organiser. Prenez soin de ce que vous aimez et si vous ne l'aimez pas assez pour en prendre soin, dĂ©barrassez-vous-en. CrĂ©ez des rituels de rangement pĂ©riodiques - le dĂ©but du printemps et l'automne sont propices Ă cela. C'est l'occasion de faire de la place et de sauver la photo de votre arriĂšre-grand-mĂšre d'un exil Ă la cave. RĂ©flexion Petites, puissantes et nombreuses Vous avez sĂ»rement dĂ©jĂ Ă©prouvĂ© une grosse colĂšre, de la rage ou un sentiment d'injustice Ă la suite d'un Ă©vĂ©nement quelconque. Avez-vous eu envie d'Ă©clater et de faire un scandale ? Ou de vous venger en catimini ? Peut-ĂÂȘtre avez-vous songĂ© Ă invoquer l'Ă©nergie d'un animal le serpent venimeux qui se glisse comme un assassin dans la nuit, ou le tigre qui Ă©tripe et dĂ©chire. Mais qu'arriverait-il si vous faisiez plutĂÂŽt appel Ă la souris ? Entrez dans son esprit... et rappelez-vous ce que c'est que d'ĂÂȘtre petit. Pas petit et impuissant, mais assez petit pour pouvoir se faufiler dans les anfractuositĂ©s et passer sous les portes, assez fort pour ronger tranquillement tuyaux et tas de papiers, et transporter d'infimes germes de destruction. Quand nous sommes blessĂ©s ou humiliĂ©s, notre rĂ©action est souvent violente. Nous avons envie de si nous devions plutĂÂŽt une armĂ©e obstinĂ©e et tenace ?Et si la souris Ă©tati un symbole de force ?Que diriez-vous d'utiliser la mĂ©decine de la souris pour ronger au lieu de rugir ?**Symbolisme onirique Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rĂÂȘves, Tome 1 couleurs, minĂ©raux, mĂ©taux, vĂ©gĂ©taux, animaux Albin Michel, 1995, Une approche objective des images du rĂÂȘve est subordonnĂ©e Ă deux formes opposĂ©es de la dĂ©termination. Parfois, le chercheur n'atteindra le sens que s'il ose transgresser les clichĂ©s vĂ©hiculĂ©s par l'usage et la culture. D'autres fois, c'est Ă la condition d'assumer les reprĂ©sentations les plus banales qu'il sera conduit vers la signification profonde du symbole. A suivre les tribulations de la souris imaginaire, c'est dans la deuxiĂšme situation que l'explorateur des rĂÂȘves se trouve placĂ©. Il ne progressera dans l'Ă©lucidation du sens qu'aprĂšs avoir acceptĂ© deux Ă©vidences d'une part la souris du rĂÂȘve est toujours une petite souris, d'autre part la souris est un complĂ©ment d'image du trou. A peine formulĂ©es, ces propositions perdent leur platitude grĂÂące Ă leurs prolongements oniriques. Elles inspirent trois axes de rĂ©flexion qui formeront la structure de notre interprĂ©tation. La premiĂšre rĂ©flexion prend appui sur une observation qui oblige Ă distinguer la symbolique de la souris et celle du rat. Dans l'article consacrĂ© au rat, nous prĂ©sentons plusieurs exemples de scĂ©narios dans lesquels Ă©voluent des rats gĂ©ants, qui atteignent parfois une taille Ă©gale Ă celle du rĂÂȘveur. Nous ne nous souvenons pas d'avoir recueilli, ne serait-ce qu'une fois, l'image d'une souris gĂ©ante. La constatation est d'importance car elle conduit Ă rĂ©futer l'hypothĂšse proposĂ©e par certains auteurs et qui ferait de la souris une sorte de femelle symbolique du rat. Si la commune nature de parasites rongeurs des deux animaux justifie quelques similitudes secondaires de traduction , toute dĂ©marche qui tendrait Ă prendre ces rapprochements pour base de l'interprĂ©tation exposerait Ă de lourdes imperfections. La seconde rĂ©flexion repose sur l'insistance avec laquelle rĂÂȘveuses ou rĂÂȘveurs soulignent la petite taille de l'animal. La dimension de la souris rĂ©elle est assez modeste pour que l'expression petite souris, qui trouve une Ă©quivalence dans celle de petit nain, soit considĂ©rĂ©e comme un plĂ©onasme. L'imaginaire ne s'embarrasse pas des purismes du grammairien. Il fait de la petite souris un superlatif de la rĂ©duction de taille. Pour dire quoi ? La minimisation de taille s'imposera comme l'axe majeur de l'interprĂ©tation. Il est donc essentiel d'en prĂ©ciser la signification. DĂšs lors qu'on a reconnu la vocation de la souris Ă symboliser la rĂ©duction de taille, c'est aux images du rĂÂȘve qu'il faut demander ce qui s'exprime Ă travers celle-lĂ ! La rĂ©ponse sera plurielle. La complexitĂ© des interfĂ©rences de sens ne permet pas de ranger les images comme on trie des objets aux caractĂ©ristiques nettement dĂ©finies. Une image est toujours apte Ă favoriser plusieurs projections symboliques. Son apparition dans le scĂ©nario est dĂ©terminĂ©e par l'un des sens potentiels qui rĂ©pond, Ă cet instant, au besoin prioritaire de la dynamique onirique. Les autres valeurs de lĂąâŹâąimage sont cependant actives mais leur rĂÂŽle s'exerce sur des plans secondaires. L'image de la petite souris n'Ă©chappe pas Ă cette rĂšgle. Aquarelle de ValĂ©rie Droin. La marge d'arbitraire qui affecte toute classification des symboles sera rĂ©duite par une premiĂšre distinction. Dans les deux tiers des productions oniriques des hommes, la souris renvoie indiscutablement Ă ce que Gilbert Durand appelle Ă une inversion minimisante de la puissance virile Ă» ! LĂąâŹâąeuphĂ©misme Ă©voque avec adresse le halo de sentiments complexes qui environne l'angoisse de castration. Les dĂ©veloppement relatifs Ă l'association entre la souris et le trou seront l'opportunitĂ© d'illustrer la proposition par des images d'une Ă©loquence brutale. La souris figure parmi les quelques symboles qui apparaissent plus frĂ©quemment dans les scĂ©narios produits par les hommes que dans l'onirisme fĂ©minin. La connotation sexuelle n'est pas absente de celui-lĂ mais elle ne se laisse observer que dans 20% environ des rĂÂȘves concernĂ©s. Les rĂÂȘveuses qui donnent Ă voir le petit rongeur le chargent, dans 15% des situations, de reprĂ©senter une petite sĂ
âur de reprĂ©senter une petite sĂ
âur ou un petit frĂšre. Le plus souvent, c'est la rĂÂȘveuse elle-mĂÂȘme qui s'active dans le scĂ©nario sous la forme de l'animal. Ces images par lesquelles la rĂÂȘveuse s'identifie Ă la petite souri se rĂ©partissent entre deux groupes qui, chacun, appelle une interprĂ©tation spĂ©cifique. Se mĂ©tamorphoser en souris peut ĂÂȘtre une façon de se protĂ©ger pour, ainsi, accepter de se donner Ă revivre des circonstances intolĂ©rables de l'enfance. Cela peut ĂÂȘtre aussi, plus simplement, l'une des façons d'exprimer la rĂ©duction de taille, l'un des indices les plus probants de l'authenticitĂ© d'un franchissement du seuil. Une traduction qui nĂ©gligerait le fait que la souris est indissociable de la peur resterait inĂ©vitablement incomplĂšte. Le souhait naĂÂŻf Ă d'ĂÂȘtre une petite souris pour disparaĂtre dan un trou Ă se rĂ©alise Ă la faveur de bien des rĂÂȘves fĂ©minins. Un tel vĂ
âu est une expression dĂ©sespĂ©rĂ©e du besoin d'Ă©chapper, de se placer hors d'atteinte. Au risque de rompre le fil de la rĂ©flexion, nous choisissons d'illustrer cette affirmation par des extraits du quatorziĂšme scĂ©nario de Reine. La sĂ©quence rĂ©actualise le trouble dĂ» aux atteintes dont la jeune femme fut autrefois victime, comme plusieurs autres enfants, par un proche parent de la famille, dont la profession favorisait les agissements abusifs et que sa rĂ©putation rendait inattaquable Ă ĂąâŹÂŠ LĂ , je suis devenue une souris, avec une grande fourchette.. ça me rappelle que, lorsque j'Ă©tais petite, je faisais toujours des rĂÂȘves oĂÂč les choses devenaient Ă©normes ou toutes petites... la souris devient de plus en plus petite... une femme arrive... elle veut faire manger la souris mais celle-ci a du mal Ă avaler... c'est bizarre ! C'est dingue ce qu'elle est petite cette souris ! Elle va dans sons petit trou... elle a un petit lit, un petit meuble, des jouets... lĂ , elle s'active... elle est trĂšs active Ă l'intĂ©rieur... un doigt entre dans le trou pour l'attraper... elle se cache au fond... le doigt n'arrive pas Ă attraper la souris... ah ! Je vois X... avec ses dents en avant... c'est son doigt... il a des yeux complĂštement dingues... de maniaque... ça le rend dingue de pas trouver la souris dans le trou... il est dingue... je le vois bien... des cheveux bruns... il est fou de rage... il paraĂt trĂšs trĂšs grand, comme un gĂ©ant... c'est la puissance... il Ă©crase tout... personne ne peut rien contre lui... il Ă©crase mĂÂȘme les gendarmes... la seule chose qu'on peut faire c'est se cacher... il est trĂšs trĂšs grand... il se balade, comme ça, impunĂ©ment !... Tout le monde l'applaudit... ils ont peur aussi... la souris s'en va... elle sait qu'un jour il sera puni... j'ai vĂ©cu un enfer... je n'osais pas me dĂ©placer fans la maison... lĂ je vois un Ă
âil... Ă» De telles sĂ©quences, dans lesquelles les rĂÂȘveuses s'autorisent, sous les traits de la petite souris terrorisĂ©e, Ă dire leurs peurs refoulĂ©es, peuvent ĂÂȘtre observĂ©es dans de nombreux rĂÂȘves produits par des femmes. Le phĂ©nomĂšne onirique de la rĂ©duction de taille, tellement important comme indice de la dynamique de l'imaginaire, fait l'objet d'un article particulier du Dictionnaire de la symbolique. Pour cette raison, il suffira de produire, dans le prĂ©sent article, quelques phrases du scĂ©nario d'Alain, qui sont une trĂšs belle illustration du phĂ©nomĂšne. Le rĂÂȘve commence par ces mots Ă Une bougie !... Je vois une bougie gigantesque et je suis en haut, sur le bord... et, Ă mes pieds, on dirait presque un lac de cire et... une Ă©norme flamme au-dessus de moi ! Vous l'aurez compris elle est d'une autre Ă©chelle elle fait plusieurs dizaines de mĂštres de diamĂštre... [ĂąâŹÂŠ] Il fait trĂšs chaud je dĂ©cide de descendre le long des cascades de cire figĂ©e... je descends jusqu'au sol... j'ai le sentiment d'ĂÂȘtre un nain dans un chĂÂąteau fĂ©odal, avec d'Ă©normes candĂ©labres tout au long du couloir... sur ces candĂ©labres, il y a de grosses bougies, sur lesquelles j'Ă©tais, au dĂ©part. Il y aune porte gigantesque en bois noir, sombre et la serrure est Ă ... quinze mĂštres de moi puisque j'ai la taille d'une souris !... Ă» La porte gigantesque s'ouvrira soudain par elle-mĂÂȘme, confirmant, par cette manifestation magique, l'authenticitĂ© de la scĂšne de franchissement. Cinq passages du seuil diffĂ©rents auront lieu dans ce rĂÂȘve d'Alain. La premiĂšre des trois rĂ©flexions qui constituent le fil conducteur de notre interprĂ©tation commandait la dissociation des images de la souris et de celles du rat. La deuxiĂšme rĂ©flexion se proposait d'expliquer l'insistance avec laquelle le rĂÂȘve souligne la petitesse de la souris. La troisiĂšme concerne la relation entre la souris et le trou. Le rapprochement des deux symboles est si naturel qu'il ne paraĂt pas justifier une analyse particuliĂšre. Cette position est dĂ©mentie par les images saisissantes recueillies au fil des scĂ©narios. Aux psychologues qui privilĂ©gient l'aspect phallique du symbolisme de la souris, les rĂÂȘves apportent un renfort surprenant par sa nature. Pour l'imaginaire, la souris est intimement liĂ©e Ă la symbolique de lĂąâŹâąĂ
âil, des yeux, du regard. Le praticien qui reçoit les images devra discerner celles qui expriment les valeurs de la sexualitĂ© et celles qui tĂ©moignent d'une avancĂ©e dans la prise de conscience. Ce repĂ©rage ne sera pas trĂšs difficile si l'on se rappelle que les premiĂšres apparaissent surtout dans les scĂ©narios produits par les hommes et les secondes dans les rĂÂȘves fĂ©minins. Dans l'article consacrĂ© Ă lĂąâŹâąĂ
âil, nous dĂ©montrons que le globe oculaire, lĂąâŹâąĂ
âil exorbitĂ©, est l'une des reprĂ©sentations substitutives du pĂ©nis. Mais la cavitĂ© oculaire et lĂąâŹâąĂ
âil lui-mĂÂȘme sont aussi des matrices symboliques offertes Ă la pĂ©nĂ©tration. Le rĂÂȘve dĂ©ploie suivant ses besoins les images de lĂąâŹâąĂ
âil pĂ©nĂ©trant et celles de lĂąâŹâąĂ
âil pĂ©nĂ©trĂ©. Les sĂ©quences qui suivent seront mieux comprises sous cet Ă©clairage, tout sommaire qu'il soit. Ludovic, seiziĂšme scĂ©nario Ă ĂąâŹÂŠ Maintenant, un canard... un colvert, en plein vol... je le vois de profil... il a le cou trĂšs allongĂ©... je en vois pas le battement des ailes... lĂ , une ombre de pĂ©nis se superpose au cou et Ă la tĂÂȘte de canard... je vois un chardon aussi, avec les piquants... il est comme un sexe de femme et le canard pĂ©nĂštre dedans... il est devenu tout petit... [ĂąâŹÂŠ] LĂ , je vois des yeux qui bougent... des souris aussi et je vois un Ă
âil... un Ă
âil mort... la souris est dedans... y a une bille transparente qui est sortie de lĂąâŹâąĂ
âil... Ă» Alain, dix-neuviĂšme rĂÂȘve Ă .. C'est dans la cave Ă charbon, dans la maison de C..., je revois la chaudiĂšre, les boulets de charbon... j'avais peur d'aller lĂ ... y a une chauve-souris... lĂ , je vois un squelette... je mets ma main dans l'orbite d'un crĂÂąne... y a ne souris dedans... ou un petit mulot... et la souris se sauve et entre dans un trou du mur... moi, je plonge la main et je la tire par la queue... elle se retourne et me mordille le doigt... elle ne me fait pas mal... elle s'excite, elle a peur... je la prends, je la regarde et je la remets dans le trou... j'avais juste envie de lui ficher la trouille, je crois et j'ai dĂ» rĂ©ussir car elle a l'air terrorisĂ©... elle tremble... je vois son Ă
âil maintenant, son petit Ă
âil, de trĂšs prĂšs... qui me regarde... une femme apparaĂt, un peu malsaine, un peu sorciĂšre... par moments j'ai l'image de ma mĂšre... Ă» D'autres rĂÂȘves proposent des visions similaires Ă travers lesquelles les images de lĂąâŹâąĂ
âil et de la souris sont clairement associĂ©es aux angoisses de castration. AppliquĂ©e Ă ces productions, la formulation de Gilbert Durand "inversion minimisante de la puissance virile" prend son plein sens ! L'association entre la souris et le regard comporte un autre versant qui renvoie au dĂ©sir de voir. De voir ou de revoir autrement ce qui fut intolĂ©rable. Le souhait de se mĂ©tamorphoser en petite souris ne traduit pas toujours le besoin de s'Ă©chapper. Il rĂ©pond aussi Ă l'envie de voir sans ĂÂȘtre vu. Maud s'apprĂÂȘte Ă quitter la famille dans laquelle elle a Ă©tĂ© une enfant heureuse. La jeune fille rĂ©alise, non sans une certaine angoisse, le passage vers l'autonomie de l'adulte. Dans son dix-septiĂšme rĂÂȘve, elle devient petite souris, pĂ©nĂštre dans un trou qui donne accĂšs Ă une salle trĂšs Ă©clairĂ©e dans laquelle vit une famille de souris Ă ĂąâŹÂŠ Il y a une table en bois, solide... l'atmosphĂšre est chaleureuse... il y a le papa, la maman et trois petites souris. Je ne comprends pas ce qu'ils disent mais c'est gai... je m'installe dans la maison des souris... j'Ă©cris une lettre Ă ma mĂšre... je lui dis que je l'aime... je vois mon visage dans un miroir... je suis Ă demi souris et Ă demi femme... je voudrais que lĂąâŹâąimage se prĂ©cise... j'ai besoin de savoir ce que je suis vraiment... je n'ose pas trop regarder... ça me fait peur... il y a du feu dan la cheminĂ©e... j'ai les yeux baissĂ©s... je dĂ©cide de relever les paupiĂšres, tout doucement... et je me vois, comme je suis ĂąâŹâ et, derriĂšre, je vois maman... Ă» Plusieurs rĂÂȘveuses placent, comme Maud, la souris en position d'Ă©claireuse sur le chemin de la rĂ©alisation lucide. Chacune exprime Ă sa maniĂšre la peur de l'avancĂ©e dans l'Ă©largissement du champ de conscience Ă J'ai peur de voir ce que je suis vraiment Ă», Ă j'ai peur de ne pas voir d'image Ă», Ă j'ai peur de voir qu'il n'y a rien Ă voir ! Ă» * En prĂ©sence d'un Ă©pisode onirique dans lequel apparaĂt la souris, le praticien atteindra le sens Ă la condition de passer par le triple voile des Ă©vidences. Il doit se rappeler que le rongeur est un partenaire assidu de la peur, de complĂ©ment dynamique du trou et lĂąâŹâąun des synonymes de la rĂ©duction de taille. Lorsque le rĂÂȘve est produit par un homme, la traduction s'orientera, soit dans le sens dĂąâŹâąun indice d'authenticitĂ© du franchissement, si la sĂ©quence comporte une scĂšne de passage, soit, plus souvent, vers les insuffisances qui affectent l'exercice de la sexualitĂ©. Le rongeur peut, dans ce cas, se rapporter Ă quelque handicap physiologique ou rĂ©vĂ©ler l'angoisse de castration. Quand la souris est mise en scĂšne par une femme, l'image peur symboliser un jeune collatĂ©ral mais, dans la plupart des situations, c'est la rĂÂȘveuse qui se reprĂ©sente elle-mĂÂȘme sous cette forme. Le petit rongeur sera, lĂ aussi, parfois, un indice dĂąâŹâąauthenticitĂ© du franchissement d'un seuil. MĂÂȘme alors, on sera fondĂ© Ă penser que cette traduction se superpose Ă l'une des deux autres propositions ou la rĂÂȘveuse, sous la rĂ©duction protectrice de la souris, s'autorise Ă revivre une situation ancienne d'agression sexuelle, rĂ©elle ou imaginĂ©e sous l'influence de la peur ; ou la mĂ©tamorphose est un stratagĂšme de lĂąâŹâąimaginaire qui libĂšre la vision de la rĂÂȘveuse et lui confĂšre une portĂ©e qui dĂ©passe celle du regard de la conscience immĂ©diate. **Contes et lĂ©gendes Lewis Mehl-Madrona dans Ces histoires qui guĂ©rissent, la sagesse du coyote Ăâ°dition originale, 2005 ; traduction française Guy TrĂ©daniel Ăâ°diteur, 2007 rapporte une histoire qui lui a permis d'aider une de ses patientes Ă mourir sereinement Souris Sauteuse Ă©tait de nature curieuse. Elle vivait dans une famille de souris satisfaites du petit coin du monde oĂÂč elles se trouvaient, qui Ă©vitaient les aigles et les faucons, creusaient pour trouver de la nourriture et se blottissaient les unes contre les autres dans leur petit nid douillet. Souris Sauteuse, quant Ă elle, ne cessait de repousser les limites. Elle s'Ă©loignait loin du nid, pour voir ce qu'il y avait au-delĂ . Plusieurs fois, des faucons avaient failli l'attraper. Sa mĂšre la grondait, lui disant d'ĂÂȘtre plus prudente et de se comporter comme une souris. "Tu finiras par ĂÂȘtre le dĂner de quelqu'un, si tu continues comme ça", lui disait-elle. Souris sauteuse n'en poursuivait pas moins ses explorations. Elle voulait dĂ©couvrir la montagne qu'elle voyait au loin. Elle dĂ©sirait savoir ce qu'il y avait de l'autre cĂÂŽtĂ©. Un jour, elle jugea qu'il Ă©tait temps de partir. Elle vivrait son aventure. Elle fourra un peu de nourriture dans son baluchon et se mit en route vers les montagnes pourpres Ă l'horizon. La premiĂšre confrontation au danger de Souris Sauteuse fut un puma qui semblait mourant. Elle s'approcha avec prĂ©caution du grand fauve. "Qu'est-ce qui ne va pas, mon ami ? lui fit-elle. - Je me meurs, dit le puma, Ă moins que quelqu'un puisse me soigner. - Et comment pourrais-je te soigner ? demanda-t-elle. - Les esprits disent que je mourrai Ă moins que quelqu'un n'effectue un grand sacrifice en ma faveur. J'ai menĂ© une existence Ă©goĂÂŻste, et si personne ne fait un acte dĂ©sintĂ©ressĂ© pour moi, c'en est fini. Ce que j'ai vĂ©cu n'est pas de nature Ă Ă©veiller un tel comportement chez autrui. Mes proches m'ont tournĂ© le dos. Ils mĂšnent la mĂÂȘme vie que moi, ne pensant qu'Ă eux-mĂÂȘmes. - Je n'ai pas grand-chose Ă donner, fit Souris Sauteuse, mais tu peux avoir mon baluchon. Il contient tout ce que je possĂšde. Il est Ă toi. Le puma fut touchĂ© par le sacrifice de Souris Sauteuse. - Ne crains-tu pas que je te mange malgrĂ© tout ? demanda-t-il. - Si, dit la Souris, mais je suis bien obligĂ©e de courir ce risque. Le baluchon changea de pattes et le puma sentit ses forces revenir. - Je t'emmĂšnerai aussi loin que je peux, dit-il. OĂÂč souhaites-tu aller ? - Je me rends jusqu'Ă ces lointaines montagnes, dit Souris Sauteuse. - Alors, je te conduirai jusqu'Ă la limite de mon territoire, rĂ©pondit le puma, et je te protĂ©gerai des prĂ©dateurs. FidĂšle Ă sa parole, il porta Souris Sauteuse jusqu'Ă des lieues de chez elle et la dĂ©posa en bordure d'une grande prairie. - Je ne peux pas aller plus loin, dit le puma. Bonne chance. Souris Sauteuse descendit de son dos et poursuivit sa route. Le voyage Ă©tait long et difficile. BientĂÂŽt, elle fut fatiguĂ©e. Elle ne savait pas comment elle atteindrait jamais les montagnes pourpres. Au bord du dĂ©lire, elle se heurta Ă un gros rocher. Mais, il y avait quelque chose de bizarre dans ce rocher. Il bougeait. Il Ă©tait chaud. Il paraissait poilu. Souris Sauteuse en fit le tour et dĂ©couvrit qu'il avait un visage et des cornes. - " Qui es-tu ? s'exclama-t-elle. - Je suis un bison, rĂ©pondit la crĂ©ature. - Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Souris Sauteuse. - J'ai perdu la vue, dit le bison. Je suis aveugle et ne vois rien. Mon troupeau m'a abandonnĂ©. Je ne parviens plus Ă les suivre et il ne me reste plus qu'Ă ĂÂȘtre dĂ©vorĂ© par les pumas. - N'y a-t-il aucun moyen de te sauver ? demanda la Souris. - Les esprits disent que je ne survivrai que si quelqu'un me fait don d'un Ă
âil. Personne ne fera une chose pareille, aussi suis-je perdu. Souris Sauteuse Ă©prouvait beaucoup de compassion pour cette immense bĂÂȘte. - Je te donnerai un Ă
âil si tu me portes jusqu'Ă cette montagne, au loin, dit-elle. Je n'y arriverai jamais toute seule, et ça vaut bien un Ă
âil que de parvenir Ă ce but. - Tu ferais cela pour moi ! s'exclama le bison. - Oui, si tu fais ce que je t'ai demandĂ©, rĂ©pondit Souris Sauteuse. - Je le ferai, dit le bison. Bravement, Souris Sauteuse sortit un Ă
âil de son orbite et grimpa jusque sur la tĂÂȘte du bison. Elle mit lĂąâŹâąĂ
âil dans l'orbite vide du bison oĂÂč il se mit Ă pousser, comme par magie, jusqu'Ă ĂÂȘtre presque aussi gros qu'elle. - Je vois de nouveau ! s'exclama le bison. Je suis sauvĂ©, grĂÂące Ă ta gĂ©nĂ©rositĂ© et Ă ta bontĂ©. Maintenant, grimpe sur mon dos et je te conduirai jusqu'Ă ta lointaine montagne." C'est exactement ce que fit Souris Sauteuse, qui voyagea ainsi avec plaisir, se blottissant chaudement dans les poils du bison, Ă l'abri des prĂ©dateurs. Ils voyagĂšrent bien loin, le bison dormant debout, et enfin, ils parvinrent au pied de la lointaine montagne. " Nous y sommes, fit le bison. Je ne peux pas aller plus loin, car mes sabots ne sont pas faits pour grimper aux montagnes. Je suis une crĂ©ature des plaines. Il faut te dĂ©brouiller seule, dĂ©sormais, pour gravir cette chose que je ne peux escalader. " Souris Sauteuse remercia le bison et descendit avec prĂ©caution de son dos massif. Elle entama son ascension de la montagne. Celle-ci se rĂ©vĂ©la bien plus difficile que Souris Sauteuse ne l'avait imaginĂ©. Sa petite taille l'empĂÂȘchait de prendre appui sur les rochers. elle lutta et lutta encore, paraissant retomber en arriĂšre aussi souvent qu'elle progressait vers l'avant. A l'une de ses chutes, Souris Sauteuse se surprit Ă rouler jusque dans les pattes d'un faucon. - Que fais-tu ici, petite souris ? demanda le faucon. Il est rare que le dĂ©jeuner se prĂ©sente aussi spontanĂ©ment. Pourquoi fais-tu une chose pareille ? - J'essaie de gravir cette montagne, dit Souris Sauteuse. - Pourquoi ? demanda le faucon. - Pour voir ce qu'il y a lĂ -haut et de l'autre cĂÂŽtĂ©. - Tu es une souris bizarre, mais quoi qu'il en soit, je suis un faucon et les faucons mangent des souris. - Je donnerais n'importe quoi pour parvenir au sommet avant que tu ne me manges, dit Souris Sauteuse. - N'importe quoi ? dit le faucon. - N'importe quoi, confirma Souris. - Il me manque un Ă
âil, ce qui rend la chasse difficile, dit le faucon. Donne-moi lĂąâŹâąĂ
âil qui te reste et je t'emporterai lĂ -haut. J'Ă©pargnerai mĂÂȘme ta vie, car l'amĂ©lioration de ma vue me permettra de chasser tellement mieux que je me procurerai un autre dĂ©jeuner. - MarchĂ© conclu", dit Souris Sauteuse, en s'arrachant l'autre Ă
âil et en le tendant au faucon qui le mit dans son orbite vide et rĂ©cupĂ©ra ainsi sa vision binoculaire, pour laquelle ces rapaces sont si rĂ©putĂ©s. DĂ©sormais, le monde de Souris Sauteuse Ă©tait noir. Elle ne pouvait que sentir les griffes du faucon la soulever dans les airs et l'emporter vers le ciel. Ils s'Ă©levĂšrent toujours plus haut. Cette seule sensation d'Ă©lĂ©vation valait tous ses sacrifices, estima Souris Sauteuse. AprĂšs un temps qui lui parut infiniment long, ils atterrirent. Le faucon posa soigneusement Souris Sauteuse au sommet de la montagne. "Tu y es, petite Souris, tout en haut de la montagne sacrĂ©e. Que le CrĂ©ateur bĂ©nisse ce qu'il adviendra de toi par la suite." Souris Sauteuse aurait bien aimĂ© voir Ă quoi ressemblait le sommet et ce qu'il y avait de l'autre cĂÂŽtĂ©. Elle demanda au faucon de le lui dĂ©crire, alors il se mit Ă lui dĂ©peindre la vue magnifique qui s'Ă©tendait devant eux. Souris Sauteuse voyait cela en imagination, Ă mesure que le faucon lui en faisait la description. Elle Ă©tait satisfaite et prĂÂȘte Ă mourir. Souris Sauteuse se coucha au sommet et tomba dans un profond sommeil. Combien de temps elle dormit, nul ne le sait, mais lorsqu'elle se rĂ©veilla, les choses avaient changĂ©. Son corps Ă©tait diffĂ©rent. ses pattes Ă©taient devenues immenses. Elle ouvrit les yeux... et elle pouvait voir ! La vue Ă©tait non seulement telle que le faucon l'avait dĂ©crite, mais encore infiniment plus belle. Elle baissa les yeux vers son corps et eut droit Ă une autre surprise. elle avait des plumes ! Ses pattes arriĂšre avaient fait place Ă des serres. Elle ouvrit la bouche et fut gratifiĂ©e d'un cri perçant, pareille Ă celui d'un aigle. Elle avait dĂ©jĂ entendu ce cri-lĂ , lorsque les aigles chassaient en fondant vers le sol. Lorsqu'elle ouvrit Ă nouveau la bouche, elle comprit que le son provenait d'elle-mĂÂȘme. Elle Ă©tait devenue un aigle ! DĂ©sormais, elle allait vraiment savoir ce qu'il y avait de l'autre cĂÂŽtĂ© de la montagne.* * LittĂ©rature Jules Renard nous propose un portrait de la souris en auxiliaire involontaire de l'Ă©crivain dans ses Histoires naturelles parues en 1874 La souris Comme, Ă la clartĂ© dĂąâŹâąune lampe, je fais ma quotidienne page dĂąâŹâąĂ©criture, jĂąâŹâąentends un lĂ©ger bruit. Si je mĂąâŹâąarrĂÂȘte, il cesse. Il recommence, dĂšs que je gratte le papier. CĂąâŹâąest une souris qui sĂąâŹâąĂ©veille. Je devine ses va-et-vient au bord du trou obscur oĂÂč notre servante met ses torchons et ses brosses. Elle saute par terre et trotte sur les carreaux de la cuisine. Elle passe prĂšs de la cheminĂ©e, sous lĂąâŹâąĂ©vier, se perd dans la vaisselle, et par une sĂ©rie de reconnaissances quĂąâŹâąelle pousse de plus en plus loin, elle se rapproche de moi. Chaque fois que je pose mon porte-plume, ce silence lĂąâŹâąinquiĂšte. Chaque fois que je mĂąâŹâąen sers, elle croit peut-ĂÂȘtre quĂąâŹâąil y a une autre souris quelque part, et elle se rassure. Puis je ne la vois plus. Elle est sous ma table, dans mes jambes. Elle circule dĂąâŹâąun pied de chaise Ă lĂąâŹâąautre. Elle frĂÂŽle mes sabots, en mordille le bois, ou hardiment, la voilĂ dessus ! Et il ne faut pas que je bouge la jambe, que je respire trop fort elle filerait. Mais il faut que je continue dĂąâŹâąĂ©crire, et de peur quĂąâŹâąelle ne mĂąâŹâąabandonne Ă mon ennui de solitaire, jĂąâŹâąĂ©cris des signes, des riens, petitement, menu, menu, comme elle grignote. * *LA SOURIS ET LA ROSE Une souris Hors de son nid Voit une rose Ă©panouie, Flaire des pĂ©tales, Ăâ°ternue, AussitĂÂŽt dĂ©tale. Ăâ fi ! Elle crie, Quelle peur bleue. Une souris rouge Qui nĂąâŹâąa point de queue ! Eliezer STEINBARG 1880-1932** Voici l'explicit chapitre LXVIII de LĂąâŹâąĂâ°cume des jours 1947 de Boris Vian - Vraiment, dit le chat, ça ne m'intĂ©resse pas Ă©normĂ©ment. - Tu as tort, dit la souris. Je suis encore jeune, et jusqu'au dernier moment j'Ă©tais bien nourrie. - Mais je suis bien nourri aussi, dit le chat, et je n 'ai pas du tout envie de me suicider, alors tu vois pourquoi je trouve ça anormal. - C'est que tu ne l'as pas vu, dit la souris. - Qu'est-ce qu'il fait ? demanda le chat. Il n'avait pas trĂšs envie de le savoir. Il faisait chaud et ses poils Ă©taient tous bien Ă©lastiques. - Il est au bord de l'eau, dit la souris, il attend, et quand c'est l'heure il va sur la planche et il s'arrĂÂȘte au milieu. Il voit quelque chose. - Il ne peut pas voir grand-chose, dit le chat. Un nĂ©nuphar, peut-ĂÂȘtre. - Oui, dit la souris. Il attend qu'il remonte pour le tuer. - C'est idiot, dit le chat. ĂâĄa ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂÂȘt. - Quand l'heure est passĂ©e, continua la souris, il revient sur le bord, il regarde la photo. - Il ne mange jamais ? demanda le chat. - Non, dit la souris, et il devient trĂšs faible, et je ne peux pas supporter ça. Un de ces jours, il va faire un faux pas en allant sur cette grande planche. - Qu'est-ce que ça peut te faire ? demanda le chat. Il est malheureux, alors ?... - Il n'est pas malheureux, dit la souris, il a de la peine. C'est ça que je ne peux pas supporter. Et puis il va tomber Ă l'eau, il se penche trop. - Alors, dit le chat, si c'est comme ça, je veux bien te rendre service, mais je ne sais pas pourquoi je dis "si c'est comme ça", parce que je ne comprends pas du tout. - Tu es bien bon, dit la souris. - Mets ta tĂÂȘte dans ma gueule, dit le chat, et attends. - ĂâĄa peut durer longtemps ? demanda la souris. - Le temps que quelqu'un me marche sur la queue, dit le chat ; il me faut un rĂ©flexe rapide. Mais je la laisserai dĂ©passer, n'aie pas peur. La souris Ă©carta les mĂÂąchoires du chat et fourra sa tĂÂȘte entre ses dents aiguĂs. Elle la retira presque aussitĂÂŽt. - Dis donc, dit-elle, tu as mangĂ© du requin, ce matin ? - Ăâ°coute, dit le chat, si ça ne te plaĂt pas, tu peux t'en aller. Moi, ce truc-lĂ , ça m'assomme. Tu te dĂ©brouilleras toute seule. Il paraissait fĂÂąchĂ©. - Ne te vexe pas , dit la souris. Elle ferma ses petits yeux noirs et replaça sa tĂÂȘte en position. Le chat laissa reposer avec prĂ©cautions ses canines acĂ©rĂ©es sur le cou doux et gris. Les moustaches noires de la souris se mĂÂȘlaient aux siennes. Il dĂ©roula sa queue touffue et la laissa traĂner sur le trottoir. Il venait, en chantant, onze petites filles aveugles de l'orphelinat de Jules l'Apostolique."**
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Forum Futura-Sciences les forums de la science VIE Biologie [Biochimie] DĂ©composition de souris î RĂ©pondre Ă la discussion Affichage des rĂ©sultats 1 Ă 2 sur 2 10/02/2010, 12h27 1 DĂ©composition de souris - Bonjour Ă tous! Des souris ont eu la mauvaises idĂ©es de se promener dans mes cloisons en placo et ont trouvĂ© une ouverture dans ma salle de bain. Leurs escapades nocturnes Ă©tant insupportables, je leur ai donnĂ© des sachets de "Frap Pat" contenant une pate au diphĂ©thialone. Elles en ont mangĂ© six sachets, et 3 jours aprĂšs, silence radio! Malheureusement, depuis, de trĂšs mauvaises odeurs sont apparues... Pensez-vous que ce soit les souris qui se dĂ©composent? En combien de temps les odeurs disparaissent? - 14/02/2010, 04h08 2 acuna_matata Re DĂ©composition de souris Bonjour, La mĂȘme histoire est arrivĂ©e Ă un ami, il a du partir Ă la recherche des rongeurs pour Ă©liminer l'odeur. Elle mettra trĂšs longtemps semaines, voir mois Ă disparaitre, le mieux serait de partir Ă la recherche des dites souris et/ou de calfeutrer les orifices par lesquels l'odeur se transmet dans ton logement. Bonne chance! Sur le mĂȘme sujet Discussions similaires DĂ©composition Par bastien83 dans le forum MathĂ©matiques du supĂ©rieur RĂ©ponses 1 Dernier message 13/01/2008, 14h46 RĂ©ponses 5 Dernier message 05/01/2008, 20h00 RĂ©ponses 6 Dernier message 20/06/2006, 22h56 RĂ©ponses 4 Dernier message 14/06/2005, 04h47 Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 19h11.
Il a pris trois ou quatre bouchĂ©es » raconte Alexandre, un collĂšgue. Il rajoute la sauce, et mĂ©lange. Quâelle nâest pas sa surprise lorsquâil dĂ©couvre, quâen plus des morceaux de saumon, il a droit Ă du rongeur. Une souris, morte et en Ă©tat de dĂ©composition, repose au fond de la boĂźte, comme on peut le voir sur les photos fournies par la victime."Quelle horreur Ăa me fait penser Ă un Ă©pisode de basil brush C'est pareille que la matiĂšre fĂ©cale retrouver dans les tartes au chocolats cher IkĂ©a Le 08 avril 2016 Ă 125812 Fabulonche a Ă©crit C'est pareille que la matiĂšre fĂ©cale retrouver dans les tartes au chocolats cher IkĂ©a C'est pire lĂ c'est mĂȘme pas cuisinĂ©, c'est un putain de rogeur en dĂ©composition dans ton assiette. J'arrĂȘte de manger pendant un mois si ça m'arrive Quelle horreur J'ai lus ca ce matin ca craint Le responsable qui propose en premier temps un bon d'achat de 10 euros Pauvre gars, je l'imagine commencer Ă manger sa salade, la mĂ©langer et remonte ca Qu"il porte plainte contre l'entreprise qui fait la salade,il y a moyen de toucher un max Oui je pense aussi Putain je connais un responsable qualitĂ© chez daunat qui doit ĂȘtre en sueur Message Ă©ditĂ© le 08 avril 2016 Ă 175630 par Venissieux En plus la photo qui est de bonne qualitĂ©, la souris est plutĂŽt grosse, c'est dĂ©gueulasse Beurk la photo Daunat lui donne un suplĂ©ment viande gratos et ce fdp les balance, pour en plus essayer de gratter de l' dans un de mes kebabs j'ai retrouvĂ© des asticots un jour , bah j'ai remerciĂ© mon kĂ©babier. Victime de harcĂšlement en ligne comment rĂ©agir ?
La femme ĂągĂ©e Ă©tait Ă©talĂ©e sur le dos dans la terre, la tĂȘte reposant sur le cĂŽtĂ©, les coudes pliĂ©s comme si elle allait se soutenir. Morte depuis trois mois, son visage nâĂ©tait plus reconnaissable. Sa peau sâest amincie et nâest plus quâun linceul de soie sur les os. Elle faisait partie de plus de 150 cadavres Ă©parpillĂ©s sous les arbres, pourrissant Ă lâair libre ou recouverts de plastique, sur environ trois hectares boisĂ©s. Pour un Ă©tranger, la scĂšne pourrait ressembler au dĂ©potoir dâun tueur en sĂ©rie, mais ce nâĂ©tait quâun jour comme un autre Ă lâAnthropology Research Facility de lâUniversitĂ© du Tennessee, Ă Knoxville, populairement connue sous le nom de ferme Ă cadavres », la premiĂšre dâune poignĂ©e dâinstallations de ce type dans le monde oĂč les chercheurs Ă©tudient la science de la dĂ©composition humaine et oĂč les agents des forces de lâordre sâentraĂźnent Ă rĂ©cupĂ©rer les restes humains sur les scĂšnes de crime. La femme morte Ă©tait lĂ pour jouer son rĂŽle dans une frontiĂšre en dĂ©veloppement dans la rĂ©solution des crimes mĂ©dico-lĂ©gaux analyser et interroger la suite de trillions de micro-organismes et dâautres crĂ©atures qui sont tĂ©moins de nos dĂ©cĂšs. Câest une Ă©poque passionnante », a dĂ©clarĂ© Dawnie Steadman, directrice du Centre dâanthropologie mĂ©dico-lĂ©gale de lâĂ©cole â par lequel la ferme des corps fonctionne â debout Ă lâombre pour Ă©chapper Ă la chaleur de prĂšs de 95 degrĂ©s un matin de la fin mai. Nous sommes Ă lâĂšre de la technologie oĂč les microbes peuvent aider Ă fournir de nouvelles rĂ©ponses sur le moment de la mort, mais aussi sur le fait quâun corps a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©, et sur les conditions mĂ©dicales Ă lâintĂ©rieur du corps qui peuvent aider Ă identifier une personne. » Le calcul du temps Ă©coulĂ© depuis la mort, Ă©galement connu sous le nom dâintervalle post-mortem, est un aspect important de lâenquĂȘte mĂ©dico-lĂ©gale, et câest lâun des axes de la recherche sur la ferme des corps. Lorsquâune personne nâest pas identifiĂ©e, lâintervalle post-mortem peut aider les enquĂȘteurs Ă prĂ©ciser qui elle pourrait ĂȘtre en se basant sur les dossiers des personnes disparues. Si nous disons, eh bien, cet individu est dĂ©cĂ©dĂ© il y a au moins un an », a dĂ©clarĂ© Steadman, alors nous savons quâil ne faut pas regarder les cas rĂ©cents. » Cela peut aider Ă rĂ©duire un pool de milliers de cas de personnes disparues, a-t-elle expliquĂ©. Plus de 600 000 personnes sont portĂ©es disparues aux Ătats-Unis chaque annĂ©e, selon le National Missing and Unidentified Persons System, et 4 400 corps non identifiĂ©s sont retrouvĂ©s chaque annĂ©e. Pas moins de 1 000 de ces corps restent non identifiĂ©s pendant plus dâun an. SituĂ© au sommet dâune falaise surplombant la riviĂšre Tennessee, le centre de recherche en anthropologie de prĂšs de trois acres est reliĂ© par une sĂ©rie de sentiers sinueux. Visuel Forensic Anthropology Center / University of Tennessee Une autre raison pour laquelle lâĂ©tablissement du temps Ă©coulĂ© depuis le dĂ©cĂšs est important est quâil aide les enquĂȘteurs criminels Ă Ă©valuer les alibis des auteurs potentiels dans les cas dâhomicide. Sur les plus de 16 000 meurtres commis aux Ătats-Unis en 2018, prĂšs de 40 % dâentre eux nâont pas Ă©tĂ© rĂ©solus. Si quelquâun a un alibi dâil y a six semaines, et que nous pensons que câest plutĂŽt il y a deux Ă quatre semaines que cette victime est morte, alors ce suspect peut retourner dans le pool de suspects », a dĂ©clarĂ© Steadman. Il est toutefois difficile de dĂ©terminer exactement quand une personne est morte. Dans les premiĂšres heures et les premiers jours aprĂšs le dĂ©cĂšs, les mĂ©decins lĂ©gistes sâappuient sur trois mesures caractĂ©ristiques lâalgor mortis tempĂ©rature du corps, la rigor mortis rigiditĂ© et la livor mortis dĂ©cantation du sang. Mais ces signes sâestompent rapidement. Lorsque la dĂ©composition sâenclenche, les anthropologues judiciaires marquent cinq stades physiques de dĂ©composition » frais , pendant lequel une personne a encore un aspect relativement normal ; » ballonnement , lorsque le corps se remplit de gaz ; » dĂ©composition active , lorsque les tissus mous dâun cadavre se dĂ©composent ; » dĂ©composition avancĂ©e , et enfin, » restes squelettiques secs . Ă chaque Ă©tape, les experts portent une attention particuliĂšre aux asticots, larves vermiformes de mouches Ă viande, qui se tortillent dans la chair dâun cadavre. Par une journĂ©e chaude et claire, il ne faut que quelques minutes aux mouches pour humer la moindre pourriture â comme un nĂ©on clignotant annonçant un bon endroit pour dĂźner et procrĂ©er. Leur arrivĂ©e marque le dĂ©but dâune horloge biologique qui permet aux enquĂȘteurs dâutiliser les Ă©tapes de la vie des asticots pour dĂ©terminer approximativement le moment oĂč les mouches ont colonisĂ© le corps pour la premiĂšre fois. Mais cette technique, populairement mise en scĂšne dans des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es comme CSI » et Law & Order », nâest pas parfaite. Par exemple, un meurtrier qui range sa victime dans un rĂ©frigĂ©rateur, ou lâenveloppe dans du plastique pendant quelques jours, retarde la colonisation des mouches, ce qui raccourcit artificiellement les estimations de lâintervalle post-mortem. MĂȘme la pluie retarde lâarrivĂ©e des insectes. Contrairement aux reprĂ©sentations tĂ©lĂ©visĂ©es, les mouches ne sont pas infaillibles. Ă chaque Ă©tape, les experts portent une attention particuliĂšre aux asticots, les larves vermiformes des mouches Ă viande, qui se tortillent dans la chair dâun cadavre. Câest pourquoi les rĂ©solveurs de crimes, les anthropologues judiciaires et dâautres scientifiques sont enthousiasmĂ©s par les microbes du nĂ©crobiome, terme souvent utilisĂ© pour dĂ©crire lâensemble de lâĂ©cosystĂšme de vie impliquĂ© dans la dĂ©composition, des grands mammifĂšres nĂ©crophages aux organismes invisibles Ă lâĆil nu. Les microbes sont omniprĂ©sents », a dĂ©clarĂ© Jennifer DeBruyn, une pĂ©dologue de lâUniversitĂ© du Tennessee, alors quâelle sâaccroupissait prĂšs du corps de la femme ĂągĂ©e pour Ă©tudier certains champignons qui poussaient sur son bras. Ils sont prĂ©sents en Ă©tĂ©, en hiver, Ă lâintĂ©rieur, Ă lâextĂ©rieur, mĂȘme lorsquâun corps est scellĂ© dans du plastique. Nous nâavons pas besoin dâattendre quâils se manifestent, comme les insectes. » Les progrĂšs du sĂ©quençage de lâADN et de lâapprentissage automatique permettent dâidentifier les bactĂ©ries, les champignons et autres microbes associĂ©s Ă la dĂ©composition et de rechercher des modĂšles prĂ©visibles qui pourraient Ă©ventuellement fournir une mĂ©thode pour dĂ©terminer plus prĂ©cisĂ©ment le temps Ă©coulĂ© depuis le dĂ©cĂšs. Les microbes sont les principaux moteurs de la dĂ©composition », a dĂ©clarĂ© M. DeBruyn. Pour cette raison, ils prĂ©sentent un grand potentiel pour comprendre le moment ou les circonstances entourant les restes trouvĂ©s. » Le centre dâanthropologie mĂ©dico-lĂ©gale est nĂ© de lâidĂ©e de William M. Bass, un ostĂ©ologue renommĂ©, ou spĂ©cialiste des os, qui a rejoint la facultĂ© dâanthropologie mĂ©dico-lĂ©gale de lâuniversitĂ© du Tennessee en 1971. Ă ce poste et dans son emploi prĂ©cĂ©dent Ă lâuniversitĂ© du Kansas Ă Lawrence, Bass a souvent aidĂ© les forces de lâordre Ă identifier les restes des victimes. Mais il y avait une grande diffĂ©rence entre le Kansas et le Tennessee. Dans le climat sec du Kansas, la police lui apportait souvent des boĂźtes dâossements et des fragments de tissus momifiĂ©s. Dans le Tennessee humide, les cadavres arrivaient plus frais, plus odorants et grouillaient dâasticots. Bass voulait en savoir plus sur lâapproximation de lâheure de la mort dans de telles conditions, il est donc allĂ© voir le doyen et lui a dit quâil avait besoin dâun terrain pour y mettre des cadavres. Le doyen a dit que Bass devrait parler Ă lâhomme en charge du campus agricole. Rapidement, Bass et ses Ă©tudiants se sont installĂ©s dans une porcherie, oĂč ils ont Ă©tudiĂ© les corps non rĂ©clamĂ©s fournis par les mĂ©decins lĂ©gistes de lâĂtat. Au dĂ©but, ils voulaient connaĂźtre les rĂ©ponses Ă des questions de base, comme le temps quâil fallait pour quâun crĂąne devienne visible. La pĂ©dologue de lâUniversitĂ© du Tennessee Jennifer DeBruyn examine des champignons sur un cadavre Ă la ferme des corps. Visuel Rene Ebersole En 1980, Bass a convaincu lâĂ©cole de lui donner un terrain plus proche du campus, derriĂšre le centre mĂ©dical universitaire, oĂč lâhĂŽpital avait brĂ»lĂ© des dĂ©chets pendant de nombreuses annĂ©es. Il a coulĂ© une dalle de bĂ©ton de 16 pieds carrĂ©s et lâa entourĂ©e dâune clĂŽture Ă mailles losangĂ©es. Câest lĂ que lui et ses Ă©tudiants ont pu poursuivre leurs Ă©tudes, en enregistrant mĂ©ticuleusement les modĂšles et le moment de la dĂ©composition. Peu Ă peu, les recherches se sont Ă©tendues pour enregistrer lâarrivĂ©e des mouches Ă viande, les stades de dĂ©veloppement des asticots et dâautres variables. Certains corps Ă©taient placĂ©s nus, dâautres Ă©taient habillĂ©s ; quelques-uns Ă©taient enterrĂ©s ou recouverts de plastique, tandis que dâautres gisaient Ă lâair libre. Plusieurs corps ont mĂȘme Ă©tĂ© rangĂ©s dans le coffre de vĂ©hicules ou immergĂ©s dans lâeau pour imiter des scĂšnes de crime. Le programme de donateurs du centre a Ă©tĂ© créé en 1981, et depuis lors, environ 1 700 personnes ont fait don de leurs restes au centre de recherche anthropologique de lâUniversitĂ© du Tennessee, qui sâĂ©tend maintenant sur environ trois hectares boisĂ©s. Un bĂątiment dĂ©diĂ© Ă Bass abrite la plus grande collection de squelettes contemporains du pays, une salle de classe, un laboratoire et une zone dâaccueil oĂč les corps des donneurs sont reçus et traitĂ©s. Au moins 4 000 personnes se sont inscrites comme prĂ©-donneurs. Les donneurs, pour la plupart des gens ordinaires motivĂ©s par lâaide Ă la science et Ă la justice pĂ©nale, sâinscrivent gĂ©nĂ©ralement et portent dans leur portefeuille une carte indiquant leur intention de se rendre Ă la ferme. LâĂ©tablissement propose un ramassage et une livraison gratuits depuis les salons funĂ©raires dans un rayon de cent miles autour de Knoxville ; au-delĂ de cette zone, les familles doivent organiser le transport. Lorsque les donneurs arrivent, ils sont dĂ©chargĂ©s dans un garage, oĂč ils sont pesĂ©s et mesurĂ©s. Les cicatrices, les blessures et les tatouages sont photographiĂ©s. Des Ă©chantillons de cheveux, de sang et dâongles sont prĂ©levĂ©s. Les cadavres sont soit stockĂ©s dans un grand rĂ©frigĂ©rateur pendant 12 Ă 24 heures, soit dĂ©placĂ©s directement dans la zone boisĂ©e de lâinstallation, oĂč ils restent jusquâĂ ce quâils soient entiĂšrement squelettisĂ©s. Nous pouvons voir les changements quotidiens voire horaires de centaines de donneurs au fil des ans, Ă diffĂ©rentes saisons, dans diffĂ©rents scĂ©narios et dans diffĂ©rents micro-environnements au sein de lâinstallation », a dĂ©clarĂ© Steadman. Cela nous donne une grande quantitĂ© de donnĂ©es pour aider Ă Ă©valuer le temps Ă©coulĂ© depuis le dĂ©cĂšs de cas spĂ©cifiques. » Get Our Newsletter Sent Weekly Larry Sennett est un policier Ă la retraite de Lexington, dans le Kentucky, qui travaille maintenant comme superviseur pour le dĂ©partement de la formation en justice pĂ©nale de lâĂtat DOCJT. Selon lui, la ferme Ă cadavres est une ressource inĂ©galĂ©e » pour former les agents sur la maniĂšre de traiter les restes humains trouvĂ©s, depuis le marquage minutieux du pĂ©rimĂštre dâune tombe jusquâĂ lâenlĂšvement mĂ©ticuleux des couches de terre pour exposer le squelette et toute preuve connexe, y compris les balles et les petits fragments dâos. Ils utilisent cette formation dans chaque scĂšne de dĂ©cĂšs quâils traitent », a dĂ©clarĂ© Sennett. La plupart des officiers Ă travers le monde ne sont pas en mesure dâobtenir ce type de formation. » Christina Priddy, dĂ©tective au bureau du shĂ©rif du comtĂ© de Hardin, qui est diplĂŽmĂ©e de lâAcadĂ©mie de criminalistique du Kentucky de DOCJT, a dĂ©clarĂ© quâelle a travaillĂ© sur une affaire rĂ©cente impliquant un couple qui a Ă©tranglĂ© et battu un homme Ă mort, puis a enterrĂ© le corps non loin de leur maison. Notre chronologie suggĂšre quâil a Ă©tĂ© enterrĂ© peut-ĂȘtre un jour ou deux », a-t-elle dit. Nous avons trouvĂ© la concession funĂ©raire. Jâai pu donner des instructions sur la façon de dĂ©terrer son corps sans dĂ©truire les preuves. » Les deux partenaires ont Ă©tĂ© condamnĂ©s pour meurtre. Avant la crĂ©ation de la ferme de corps du Tennessee, les donnĂ©es sur les intervalles post-mortem provenaient dâĂ©tudes sur des analogues animaux, principalement des porcs. La possibilitĂ© dâĂ©tudier des restes humains a changĂ© la donne pour lâanthropologie mĂ©dico-lĂ©gale, qui sâest rapidement dĂ©veloppĂ©e ces derniĂšres annĂ©es. La station de recherche en ostĂ©ologie mĂ©dico-lĂ©gale de lâUniversitĂ© de Caroline occidentale, fondĂ©e en 2007, a Ă©tĂ© la deuxiĂšme installation de ferme corporelle. En plus de servir de laboratoire pour Ă©tudier la dĂ©composition humaine Ă une altitude de 2 271 pieds dans les Blue Ridge Mountains, le centre a servi de terrain dâentraĂźnement pour les chiens de cadavres qui peuvent dĂ©tecter les restes humains. Une Ă©quipe dâĂ©tudiants de premier cycle travaille sur une excavation de sĂ©pulture Ă lâAnthropology Research Facility, Ă©galement connu sous le nom de body farm. Visuel Centre dâanthropologie mĂ©dico-lĂ©gale / UniversitĂ© du Tennessee La troisiĂšme et plus grande installation de recherche en anthropologie mĂ©dico-lĂ©gale a ouvert en 2008 Ă lâUniversitĂ© dâĂtat du Texas, Ă San Marcos. SâĂ©tendant sur 26 acres, lâinstallation a permis dâobtenir des donnĂ©es prĂ©cieuses sur la dĂ©composition humaine dans la rĂ©gion chaude du Texas Hill Country et de produire des recherches sur les taux de charognage des vautours. Une deuxiĂšme installation au Texas est situĂ©e Ă la Sam Houston State University, rĂ©putĂ©e pour son programme de justice pĂ©nale, dans le sud-est de lâĂtat. Dâautres fermes Ă cadavres ont Ă©tĂ© créées dans lâIllinois, le Colorado, le sud de la Floride et le nord du Michigan, ce qui permet de comparer la façon dont les corps se dĂ©composent dans de nombreux environnements diffĂ©rents, des marĂ©cages subtropicaux aux dĂ©serts arides en passant par les plaines enneigĂ©es. En 2016, lâAustralie a ouvert la premiĂšre ferme Ă cadavres en dehors des Ătats-Unis, lâAustralian Facility for Taphonomic Experimental Research de 12 acres, dans la banlieue de Sydney. Les scientifiques y ont dĂ©couvert que les corps en dĂ©composition dans la brousse ont tendance Ă subir un certain degrĂ© de momification naturelle, produisant une peau sĂšche et coriace qui reste conservĂ©e plus longtemps. Un an plus tard, un hĂŽpital universitaire dâAmsterdam a reçu lâautorisation dâĂ©tudier la dĂ©composition des corps enterrĂ©s dans des tombes peu profondes. Et cet Ă©tĂ©, une nouvelle ferme de cadavres a ouvert ses portes au QuĂ©bec, offrant aux scientifiques la possibilitĂ© dâĂ©tudier la dĂ©composition humaine dans un climat nordique oĂč les tempĂ©ratures hivernales peuvent descendre jusquâĂ -30 degrĂ©s Fahrenheit. Des plans sont en cours dâĂ©laboration pour des fermes corporelles dans dâautres parties du monde Ă©galement, y compris au Royaume-Uni. Nous accueillons plus dâinstallations parce que, bien que certaines de nos recherches soient transposables Ă nâimporte quel environnement, certaines questions sont spĂ©cifiques Ă lâenvironnement », a dĂ©clarĂ© Steadman. Par exemple, nous ne savons pas comment les corps se comportent dans le permafrost, ou sâils sont couverts de neige huit mois par an. Nous pouvons Ă©mettre des hypothĂšses, mais câest le genre de choses que nous pourrions apprendre dâune ferme corporelle dans cet environnement. Nous pouvons poser des questions spĂ©cifiques dans chaque environnement unique â nous pouvons aussi avoir une meilleure idĂ©e de ce qui est universel. » Elle est particuliĂšrement enthousiasmĂ©e par les innovations rĂ©centes qui aident Ă Ă©tendre la recherche. Il nây a que peu de choses que vous pouvez apprendre en regardant un corps », a-t-elle dĂ©clarĂ©. Avec les nouvelles technologies, nous pouvons analyser des choses au-delĂ des trois grands facteurs â tempĂ©rature, humiditĂ©, insectes â et examiner la chimie, la structure cellulaire, la protĂ©omique et des questions plus nuancĂ©es. Nous examinons toujours la mĂȘme question â combien de temps cette personne est-elle morte ? », a-t-elle poursuivi. Mais la technologie nous permet de plonger plus profondĂ©ment. » Un crĂąne est marquĂ© lors dâune fouille mĂ©dico-lĂ©gale Ă la ferme des corps. Visual Steven Bridges / UniversitĂ© du Tennessee Les microbes entrent en action dĂšs que nous rendons notre dernier souffle. MĂȘme un passage en chambre froide nâarrĂȘtera pas certains microbes associĂ©s Ă la dĂ©composition â certains organismes sont capables de travailler Ă un rythme trĂšs lent Ă des tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă zĂ©ro. Lorsque le cĆur sâarrĂȘte de pomper, le systĂšme immunitaire du corps sâarrĂȘte, et les micro-organismes de lâintestin commencent Ă se multiplier, consommant rapidement les nutriments. Cette frĂ©nĂ©sie alimentaire, qui consomme essentiellement le corps de lâintĂ©rieur vers lâextĂ©rieur, crĂ©e des gaz qui font gonfler le corps. La pression finit par provoquer une rupture de la peau et les liquides sont libĂ©rĂ©s, nourrissant diffĂ©rents types de microbes et invitant les bactĂ©ries, les champignons et les nĂ©matodes de lâextĂ©rieur. Ă mesure que les liquides et les nutriments quittent le corps, la chair commence Ă sâaffaisser et Ă se fragiliser, exposant les os. Dans un environnement extĂ©rieur, les animaux charognards finissent souvent le nettoyage, mettant les os Ă nu. Jessica Metcalf, Ă©cologiste microbienne Ă lâuniversitĂ© dâĂtat du Colorado, a passĂ© plusieurs annĂ©es Ă tracer le flux et le reflux macabres des microbes dans lâespoir de dĂ©velopper un nouvel outil mĂ©dico-lĂ©gal. Elle lâappelle horloge microbienne » et elle est constituĂ©e de groupes dâespĂšces qui augmentent et diminuent de maniĂšre complexe, mais prĂ©visible, au fil du temps. Ă mesure que diffĂ©rents nutriments deviennent disponibles, diffĂ©rents microbes se dĂ©veloppent, de sorte que lâon observe diffĂ©rents profils Ă diffĂ©rentes pĂ©riodes », explique-t-elle. Un enquĂȘteur peut collecter les microbes, et nous pouvons les faire correspondre Ă un modĂšle basĂ© sur des expĂ©riences. » Dans une Ă©tude de 2016 publiĂ©e dans la revue Science, Metcalf et ses collĂšgues ont cartographiĂ© lâactivitĂ© microbienne pendant la dĂ©composition en examinant Ă la fois des cadavres de souris en laboratoire et des cadavres humains Ă la ferme corporelle de lâUniversitĂ© dâĂtat de Sam Houston. Ils ont constatĂ© une succession cohĂ©rente de microbes transformant des protĂ©ines et des lipides en composĂ©s malodorants tels que la cadavĂ©rine, la putrescine et lâammoniac, Ă diffĂ©rentes saisons, dans des sols variĂ©s et mĂȘme chez des espĂšces distinctes â souris et humains. Dans cette Ă©tude, les scientifiques ont dĂ©clarĂ© avoir identifiĂ© avec prĂ©cision le temps Ă©coulĂ© depuis la mort dans une pĂ©riode de deux Ă trois jours au cours des deux premiĂšres semaines de dĂ©composition. Metcalf a dĂ©clarĂ© que les recherches les plus rĂ©centes de son groupe montrent que les microbes sont suffisamment prĂ©visibles pour que mĂȘme aprĂšs 25 jours de dĂ©composition, les enquĂȘteurs qui suivent les microbes de la peau et du sol puissent estimer le temps Ă©coulĂ© depuis la mort Ă deux ou quatre jours prĂšs. Nous utilisons lâapprentissage automatique, comme ce que Netflix utilise pour deviner ce que nous voulons regarder ensuite », a dĂ©clarĂ© Metcalf. Nous collectons des microbes Ă tous ces diffĂ©rents moments, nous sĂ©quençons lâADN, puis nous comparons un Ă©chantillon inconnu pour essayer de faire correspondre Ă quel moment cet ensemble de microbes apparaĂźt. » Ă lâheure actuelle, Metcalf collabore avec des chercheurs dans des fermes Ă cadavres au Texas, au Colorado et au Tennessee pour dĂ©terminer sâil y a suffisamment de cohĂ©rence dans la succession des microbes actifs dans les cadavres en dĂ©composition pour dĂ©velopper une horloge universelle. Nous essayons toujours de comprendre la robustesse de notre modĂšle et notre taux dâerreur, tout en testant certaines variables, notamment la saison, la tempĂ©rature et la gĂ©ographie », a-t-elle expliquĂ©. La succession des microbes est-elle suffisamment gĂ©nĂ©rale partout oĂč se trouve le corps ? Ou avons-nous besoin dâune horloge pour chaque rĂ©gion ? » Elle pense que la recherche est en bonne voie pour fournir un outil mĂ©dico-lĂ©gal qui pourrait ĂȘtre utilisĂ© dans les enquĂȘtes sur les dĂ©cĂšs dâici trois Ă cinq ans. Cependant, certains de ses collĂšgues affirment quâil faudra plus longtemps â peut-ĂȘtre 7 Ă 10 ans â pour que la recherche rĂ©ponde aux normes nĂ©cessaires pour ĂȘtre recevable devant les tribunaux. Dawnie Steadman, directrice du Centre dâanthropologie mĂ©dico-lĂ©gale, examine un crĂąne de la collection de squelettes de lâUniversitĂ© du Tennessee. Visuel Rene Ebersole Une autre initiative sondant les tĂ©moins microbiens de nos dĂ©cĂšs est officieusement connue sous le nom de projet du microbiome post-mortem humain, financĂ© en partie par une subvention de 843 000 dollars de lâInstitut national de la justice. Jennifer Pechal, experte en entomologie Ă lâuniversitĂ© dâĂtat du Michigan, est lâun des nombreux chercheurs de diffĂ©rentes institutions travaillant sur le projet, qui est nĂ© dâune rencontre avec le mĂ©decin lĂ©giste du comtĂ© de Wayne, Carl Schmidt, lors de la confĂ©rence 2014 de lâAmerican Academy of Forensic Sciences. Je faisais un exposĂ© et jâai mentionnĂ© que je cherchais des collaborations », a dĂ©clarĂ© Pechal. Il Ă©tait dans le public car il avait besoin de crĂ©dits de formation continue pour son travail. Il est venu me voir plus tard et mâa dit Je suis juste en bas de la rue â si vous avez besoin de corps, nous en avons' » Ă ce jour, le bureau de Schmidt a prĂ©levĂ© des microbes dans les oreilles, le nez, la bouche et le rectum de prĂšs de 3 000 arrivants â victimes de crises cardiaques, dâoverdoses de drogues, de suicides, de sans-abri morts dâhypothermie â au bureau du mĂ©decin lĂ©giste du comtĂ© de Wayne, qui dessert la rĂ©gion de DĂ©troit. Comme dans le cas des Ă©tudes sur les fermes biologiques, les scientifiques sont en mesure dâidentifier les micro-organismes prĂ©sents dans les premiĂšres heures et les premiers jours suivant le dĂ©cĂšs en prĂ©levant des Ă©chantillons des diffĂ©rentes parties des cadavres. Toutefois, lâensemble des donnĂ©es relatives aux cadavres de Detroit est trĂšs diffĂ©rent de celui des fermes dâĂ©levage de cadavres, oĂč les donneurs sont gĂ©nĂ©ralement blancs et appartiennent Ă la classe moyenne ou supĂ©rieure. LâĂ©tude de DĂ©troit reprĂ©sente une population urbaine et industrielle du Midwest. Il sâagit dâune enquĂȘte transversale sur la façon dont les communautĂ©s microbiennes Ă©voluent rĂ©ellement avec une population de personnes qui nâont pas choisi elles-mĂȘmes de faire don de leur corps Ă la science », explique Pechal. Ils sont reprĂ©sentatifs dâune personne de tous les jours. » Pour lâinstant, lâanalyse des donnĂ©es indique que certains schĂ©mas microbiens peuvent aider Ă identifier le sexe dâune victime, tandis que dâautres signatures peuvent aider Ă rĂ©duire le bassin des personnes disparues dans les cas oĂč dâautres marques dâidentification â comme les tatouages â ne sont pas disponibles. Nous nous posons toujours la mĂȘme question â depuis combien de temps cette personne est-elle morte », explique Dawnie Steadman, directrice du centre dâanthropologie mĂ©dico-lĂ©gale. Mais la technologie nous permet de plonger plus profondĂ©ment. » Une autre dĂ©couverte potentiellement utile Les victimes dâoverdoses de drogues semblent hĂ©berger des communautĂ©s de microbes distinctes par rapport aux cadavres de personnes dĂ©cĂ©dĂ©es de causes naturelles. Les chercheurs de la ferme corporelle examinent Ă©galement comment les maladies et les produits pharmaceutiques que nous prenons pour tout, du diabĂšte et du cancer Ă lâhypertension et Ă la dĂ©pression, pourraient influencer le nĂ©crobiome et la dĂ©composition. Les scientifiques de la ferme des corps de Knoxville cherchent Ă savoir si les corps des personnes qui ont souffert de diabĂšte sont plus attractifs pour les insectes, et cherchent Ă savoir si certains mĂ©dicaments peuvent accĂ©lĂ©rer ou ralentir la dĂ©composition. Nous savons que la cocaĂŻne accĂ©lĂšre les asticots », a dĂ©clarĂ© Steadman, tandis que les barbituriques â selon les Ă©tudes de cas dans la littĂ©rature existante â semblent faire le contraire. Elle est optimiste quant au fait que DeBruyn et ses Ă©tudiants diplĂŽmĂ©s trouveront de nouveaux indices sur ces questions et dâautres cachĂ©s dans le sol. Des agents des forces de lâordre travaillent sur une excavation de sĂ©pulture Ă lâAnthropology Research Facility. Visuel Steven Bridges / UniversitĂ© du Tennessee Un jour humide de mai, DeBruyn et quatre autres femmes vĂȘtues de combinaisons Tyvek blanches ont sorti trois hommes de 200 livres dâun congĂ©lateur gĂ©ant et les ont placĂ©s sur des civiĂšres orange semblables Ă celles que les mĂ©decins utilisent pour transporter des patients sur des terrains accidentĂ©s. Les scientifiques transpiraient dans leurs combinaisons sous une chaleur de 80 degrĂ©s, tandis quâils descendaient une pente raide et boisĂ©e jusquâĂ une parcelle de terre vierge Ă©quipĂ©e dâun matĂ©riel spĂ©cial permettant de contrĂŽler la tempĂ©rature, lâhumiditĂ© et les sels sous les cadavres. Lorsquâils sont enfin arrivĂ©s sur le site, les scientifiques ont hissĂ© les hommes en place et ont branchĂ© les sondes. Au cours des jours, des semaines et des mois suivants, ils sont revenus rĂ©guliĂšrement pour rouler les cadavres afin de pouvoir prendre des mesures dâoxygĂšne et des Ă©chantillons de sol Ă lâaide de sondes mĂ©talliques en acier inoxydable. Des Ă©chantillons des fluides corporels sâĂ©coulant dans le sol ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s Ă lâaide dâune seringue. Certains des Ă©chantillons de sol et de fluides ont Ă©tĂ© congelĂ©s instantanĂ©ment dans de lâazote liquide pour prĂ©server lâADN et dâautres matĂ©riaux biologiques afin de les sĂ©quencer au laboratoire, ainsi quâun assortiment dâautres tests. En collectant les Ă©chantillons et en les traitant au laboratoire, ils ont pu constater que deux des cadavres se dĂ©composaient plus rapidement que le troisiĂšme, mais ils ne pouvaient pas expliquer pourquoi. Câest une Ă©nigme commune â le taux de dĂ©composition varie frĂ©quemment dâun cadavre Ă lâautre, mĂȘme lorsque des mesures sont prises pour maintenir des variables constantes, comme le poids du corps et lâemplacement. Il y a une variabilitĂ© intrinsĂšque dans les taux de dĂ©composition que je ne pense pas que nous ayons encore bien maĂźtrisĂ©e », a dĂ©clarĂ© DeBruyn. Peut-ĂȘtre que ces personnes ont une microflore diffĂ©rente, des rĂ©gimes alimentaires diffĂ©rents, des mĂ©dicaments diffĂ©rents. Cela fait de la recherche dâune signature universelle un grand dĂ©fi. » Câest pourquoi DeBruyn fait partie des scientifiques qui font preuve dâun optimisme prudent quant au pouvoir du microbiome pour aider Ă rĂ©soudre des crimes. Câest trĂšs prometteur, mais je pense que nous sommes loin de lâutiliser comme un outil mĂ©dico-lĂ©gal », a-t-elle dĂ©clarĂ©. Nous devons prendre du recul et observer lâensemble du systĂšme â chimie, asticots, microbes, sol. Câest de lâĂ©cologie classique, lâobservation de lâĂ©cosystĂšme. Mais ce nâest pas la maniĂšre mĂ©dico-lĂ©gale ; la maniĂšre mĂ©dico-lĂ©gale a tendance Ă regarder une chose spĂ©cifique. » DeBruyn utilise une analogie de cuisine pour expliquer pourquoi les nuances sont importantes. Le sĂ©quençage actuel de lâADN des microbes associĂ©s Ă la mort demande essentiellement le nom des chefs dans la cuisine, dit-elle. Mais il est peut-ĂȘtre plus important de dĂ©couvrir quels types de cuisines ils prĂ©parent, ou quels types dâaliments ils utilisent, ou leur style de cuisine. Il y a beaucoup de questions que nous pouvons poser sur les communautĂ©s microbiennes de la mĂȘme maniĂšre », dit-elle, toujours accroupie sous les arbres, examinant le champignon de la femme ĂągĂ©e. Dans le cas des corps en dĂ©composition, quels sont les tissus et les molĂ©cules quâils dĂ©composent, et quelle sorte de produits sortent-ils ? Ces questions pourraient ĂȘtre plus utiles pour comprendre le systĂšme. » Se levant et marchant prudemment dans la litiĂšre de feuilles pour ne pas dĂ©ranger la dĂ©pouille de la femme, DeBruyn a rejoint Steadman sur le chemin, oĂč un groupe dâĂ©tudiants se rassemblait pour une leçon sur les techniques de collecte de preuves mĂ©dico-lĂ©gales. Je pense quâĂ la fin de ces Ă©tudes, nous aurons beaucoup plus de questions », a dĂ©clarĂ© Mme Steadman, en retirant ses gants en caoutchouc et en franchissant une paire de portes dissimulant lâentrĂ©e de lâinstallation. Et câest une bonne chose â câest ainsi que la science fonctionne. » Rene Ebersole est professeur de journalisme au programme de reportage sur la science, la santĂ© et lâenvironnement de lâuniversitĂ© de New York et Ă©crit sur la science et lâenvironnement. Ses travaux sont parus dans National Geographic, Audubon, Outside, Popular Science, The Nation et le Washington Post, entre autres publications. MISE Ă JOUR Une version prĂ©cĂ©dente de cet article dĂ©crivait incorrectement Jessica Metcalf comme une Ă©cologiste microbienne Ă lâUniversitĂ© du Colorado-Boulder. Elle est Ă lâuniversitĂ© dâĂtat du Colorado.
temps de décomposition d une souris morte