ledébut a fourni le titre est empruntée par Giono aux Pensées de Pascal :" (&)un roi sans divertissement est un homme plein de misÚres." (fragment 142 de l'édition Brunschvicg). Dans les Pensées, le mot
Quia dit : "Un roi sans divertissement est un homme plein de misÚres " ? Seulement, ce soir-là , il ne fumait pas un cigare : il fumait une cartouche de dynamite. Ce que Delphine et Saucisse regardÚrent comme d'habitude, la petite brise, le petit fanal de voiture, c'était le grésillement de la mÚche.
NOTESUR L'ENNUI PASCALIEN Ennui.-Rien n'est si insupportable Ă l'homme que d'ĂȘtre dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans divertissement, sans application.Il sent alors son nĂ©ant, son abandon, son insuffisance, sa dĂ©pendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son Ăąme l'ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin,
Unepensée vieille comme le monde, sur laquelle ont brodé Montaigne, Bossuet et La BruyÚre, mise en maxime par Pascal ("Un roi sans divertissement est un homme plein de
Unroi sans divertissement est un roman de 1947 de Jean Giono.. Le titre Un roi sans divertissement renvoie à la phrase qui clÎt le roman et que Giono emprunte aux Pensées de Pascal : un roi sans divertissement est un homme plein de misÚres
Unroi sans divertissement est un homme plein de misÚres, et quelle ùme un peu haute ne deviendrait pas enragée dans le carcan d'une existence morne? Au lieu de livrer au bourreau l'homme que l'ennui a changé en fauve, Langlois le tue. Faux « accident » qui, loin de ruiner sa carriÚre, lui vaut de revenir plus tard comme lieutenant de louveterie. Un
Unroi sans divertissement est un homme plein de misÚres (fragment 142 de l'édition brunschvicg), indiquant ainsi l'interrogation moraliste de l'auteur qui veut montrer que l'homme pour sortir de son ennui. Un monde sans fin (titre original : Pratique pour se faufiler partout discrÚtement. Il fait suite au roman les piliers de la terre , mais les deux
4jVl. ContexteLes PensĂ©es sont un ensemble de textes publiĂ© de façon posthume. Certains dâentre eux font partie dâun vaste projet de livre lâApologie de la religion chrĂ©tienne. Pascal commence Ă rĂ©diger ses premiers textes en 1656, Ă lâĂ©poque oĂč il publie les Provinciales, un roman Ă©pistolaire qui prend la dĂ©fense de la doctrine jansĂ©niste contre la pensĂ©e jĂ©suite. La doctrine jansĂ©niste, inspirĂ©e des Ă©crits de lâun des pĂšres de lâĂglise, saint Augustin, nie la libertĂ© de lâHomme. Celui-ci est en effet vouĂ© au pĂ©chĂ©, et seule la grĂące divine est en mesure de le sauver. Au contraire, les jĂ©suites estiment que lâHomme peut se dĂ©tourner du pĂ©chĂ© en exerçant son libre-arbitre. Pascal travaille Ă son Ćuvre jusquâĂ sa mort, en 1662. LâĂ©dition moderne rĂ©tablit lâordre original voulu par lâauteur. Les PensĂ©es, bien que disparates, constituent une rĂ©flexion approfondie sur la morale et la chrĂ©tientĂ©, et sont considĂ©rĂ©es aujourdâhui comme un classique de la littĂ©rature religion La dĂ©fense de la chrĂ©tientĂ© et plus prĂ©cisĂ©ment du catholicisme est au cĆur des PensĂ©es. Pascal sâadresse aux libertins, aux athĂ©es et aux jĂ©suites dans une optique argumentative il sâagit de les convaincre de la supĂ©rioritĂ© du raison Pascal oppose la raison aux passions. La raison est considĂ©rĂ©e comme lâapanage de lâhomme, et comme un moyen de connaĂźtre Dieu. Elle est cependant limitĂ©e, et le sentiment est tout aussi important. Le cĆur a ses raisons que la raison ne connaĂźt point. »Le divertissement Le divertissement est compris comme un moyen de se dĂ©tourner de soi et de la conscience de la mort. La condition humaine est en effet considĂ©rĂ©e comme intrinsĂšquement malheureuse, quelles que soient les circonstances et le statut social. Câest pourquoi un roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres ».RĂ©sumĂ©Les PensĂ©es suivent une Ă©bauche de plan, et les Ă©ditions modernes distinguent diffĂ©rentes parties selon les pĂ©riodes dâĂ©criture et les thĂ©matiques abordĂ©es. Au long de ce recueil, Pascal aborde de nombreux sujets. Il sâagit essentiellement dâun questionnement moral et religieux, oĂč il rĂ©flĂ©chit Ă la nature de lâHomme, ce monstre incomprĂ©hensible », Ă la nature de Dieu et de la relation entre Dieu et lâHomme. Ce recueil est aussi lâoccasion dâanalyser lâorganisation de la sociĂ©tĂ©. LâĂ©dition Ă©tablie en 1976 par Philippe Sellier est dĂ©sormais considĂ©rĂ©e comme lâĂ©dition de rĂ©fĂ©rence. Elle est divisĂ©e en cinq parties rangĂ©es par ordre chronologique. PremiĂšre partie le projet de juin 1658 Cette premiĂšre partie, la plus longue et la plus complĂšte, pose les bases de la philosophie pascalienne. Le doute est au cĆur de sa pensĂ©e, devant le constat de la part inconnaissable de lâhomme, du monde, et de Dieu. Il y aborde des thĂ©matiques typiques de sa rĂ©flexion, par exemple celle du divertissement, conçu comme seule maniĂšre dâĂ©chapper au vide inhĂ©rent Ă lâexistence humaine. Les hommes nâayant pu guĂ©rir la mort, la misĂšre, lâignorance, ils se sont avisĂ©s, pour se rendre heureux, de nây point penser. » DeuxiĂšme partie les dossiers mis Ă part en juin 1658 Cette partie aborde notamment le thĂšme des miracles. Ceux-ci seraient au fondement du dĂ©sir de Pascal dâĂ©crire un livre, aprĂšs avoir Ă©tĂ© tĂ©moin de la guĂ©rison miraculeuse de sa niĂšce, Marguerite Perrier. Cet Ă©vĂ©nement renouvelle et renforce sa foi, mais il finit par juger lâargument du miracle insuffisant pour convertir les athĂ©es. TroisiĂšme partie les derniers dossiers de PensĂ©es mĂȘlĂ©es » Pascal y poursuit sa dĂ©fense de la religion. Mais la pensĂ©e religieuse de Pascal se veut avant tout fondĂ©e sur la raison et lâintelligence. Chez lui, la foi est une dĂ©marche raisonnĂ©e. La raison nous commande bien plus impĂ©rieusement quâun maĂźtre ; car en dĂ©sobĂ©issant Ă lâun on est malheureux et en dĂ©sobĂ©issant Ă lâautre on est un sot. » QuatriĂšme partie les dĂ©veloppements de juillet 1658 Ă juillet 1662 Au dĂ©but de cette partie, on trouve le dĂ©veloppement de ce quâon appelle le pari pascalien ». Pascal y expose lâidĂ©e que lâon a tout Ă gagner en croyant en Dieu, et tout Ă perdre en nây croyant pas. Vous avez deux choses Ă perdre le vrai et le bien, et deux choses Ă engager votre raison et votre volontĂ©, votre connaissance et votre bĂ©atitude ; et votre nature a deux choses Ă fuir l'erreur et la misĂšre. Votre raison n'est pas plus blessĂ©e, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nĂ©cessairement choisir. VoilĂ un point vidĂ©. Mais votre bĂ©atitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hĂ©siter. » Dans cette partie, Pascal dĂ©veloppe Ă©galement des rĂ©flexions sur le peuple juif tel quâil est dĂ©crit et prĂ©sentĂ© par la Bible. Enfin, des citations de lâAncien Testament sont compilĂ©es et traduites par lâauteur. CinquiĂšme partie les fragments non enregistrĂ©s par la seconde copie Cette derniĂšre partie est composĂ©e de divers textes aux thĂ©matiques variĂ©es, sans rĂ©elle Mais, malheureux que nous sommes, et plus que sâil nây avait point de grandeur dans notre condition, nous avons une idĂ©e du bonheur et ne pouvons y arriver, nous sentons une image de la vĂ©ritĂ© et ne possĂ©dons que le mensonge, incapables dâignorer absolument et de savoir certainement, tant il est manifeste que nous avons Ă©tĂ© dans un degrĂ© de perfection dont nous sommes malheureusement dĂ©chus. » Le projet de juin 1658, ContrariĂ©tĂ©s » La derniĂšre dĂ©marche de la raison est de reconnaĂźtre quâil y a une infinitĂ©s de choses qui la surpassent. Elle nâest que faible si elle ne va jusquâĂ connaĂźtre cela. » Le projet de juin 1658, Soumission et usage de la raison » Nous connaissons lâexistence de lâinfini, et ignorons sa nature, parce quâil a Ă©tendue comme nous, mais non pas des bornes comme nous. Mais nous ne connaissons ni lâexistence ni la nature de Dieu, parce quâil nâa ni Ă©tendue, ni bornes. » Les dĂ©veloppements de juillet 1658 Ă juillet 1662, Discours de la machine » Le sentiment de la faussetĂ© des plaisirs prĂ©sents et lâignorance de la vanitĂ© des plaisirs absents cause lâinconstance. » Le projet de juin 1658, MisĂšre »
Dictionnaire des citationsIl n'y a que les mots qui comptent, â le reste n'est que bavardage. [ EugĂšne Ionesco ] Chaque citation exprime les opinions de son auteur et ne saurait engager Dicocitations. citations fĂ©vrier 26, 2012 FrĂ©dĂ©rick JĂ©zĂ©gou Un Roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres. PascalLe Dico des citationsâ Nous vivons Ă une Ă©poque oĂč, pour avoir du poids, il faut faire du passe une vie Ă remplir une maison ; et quand elle est pleine, on casse les choses pour pouvoir les remplacer, pour avoir quelque chose Ă faire le lendemain. On va mĂȘme jusquâĂ casser son couple pour se projeter dans une autre histoire, un autre futur, une autre maison. Une autre vie Ă remplir. â Une pensĂ©e sur âUn Roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres.â CochonfuciusaoĂ»t 3, 2012 Ă 1009Permalink Facile pour lui de s'en crĂ©er. Commentaires fermĂ©s. © 2001- 2022 FrĂ©dĂ©ric JĂ©zĂ©gou - & Dicocitations SAS - DonnĂ©es personnelles - Plan du site - Mentions lĂ©gales La base de donnĂ©es des citations est la propriĂ©tĂ© exclusive de FrĂ©dĂ©ric JĂ©zĂ©gou producteur du contenu .
Un Roi sans divertissement 1947 de Jean Giono le sens du roman Questions de lâexaminateur -Quel sens donne Giono au titre Un roi sans divertissement dans son roman ? -En quoi la derniĂšre partie donne t-elle du sens au roman ? -En quoi le lecteur doit-il faire un travail dâinterprĂ©tation pour comprendre le sens du roman ? -Quel sens donne Giono au titre Un roi sans divertissement dans son roman ? Jean Giono nous donne un titre Ă©nigmatique, le lecteur ne comprend pas dĂšs le dĂ©but le sens dâ Un roi sans divertissement. Câest au fur et a mesure du texte que le sens sâĂ©claircie, jusquâĂ lâexplication de lâauteur a la fin du roman. En effet, Un roi sans divertissement renvoie Ă la phrase qui clĂŽt le roman Un roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres », cette phrase est tirĂ©e aux PensĂ©es de Pascal. -En quoi la derniĂšre partie donne t-elle du sens au roman ? La derniĂšre partie est fondamentale pour comprendre le sens du texte de Giono, câest dans lâexcipit que Langlois dĂ©voile sa fascination pour le sang et la mort. Lors de la battue au loup il execute lâanimal de la mĂȘme façon que le tueur MV dans la premiĂšre partie Langlois lui tira deux coups de pistolet », ce qui sâapparente pour le lecteur a un rituel. Langlois suite a la battue demande Ă©galement a Anselmie de lui Ă©gorger une oie coupe lui la tĂȘte » par pur plaisir de regarder son sang couler sur la neige. Ce sont câest deux Ă©lĂšments qui ont en majoritĂ© donner sens au roman. -En quoi le lecteur doit-il faire un travail dâinterprĂ©tation pour comprendre le sens du roman ? Giono a volontairement Ă©crit un texte qui nâinforme pas le lecteur dĂšs la premiĂšre lecture. Un travail dâinterprĂ©tation est donc nĂ©cessaire pour comprendre le sens du roman ainsi que le suicide de Langlois a la fin de lâĆuvre. Il lâa tenue par les pattes. Eh bien il lâa regardĂ©e saigner dans la neige. » Giono dans cette phrase ne dĂ©crit pas clairement les sentiments de Langlois, câest aux lecteurs de comprendre que Langlois a un goĂ»t pour le sang et la mort, et quâil rĂ©alise quâil devient comme
Introduction Les grandes expositions attirent un public nombreux qui nâhĂ©site pas Ă patienter parfois pendant des heures avant de pouvoir entrer. Dans lâimaginaire collectif lâart reste attachĂ© Ă la figure du gĂ©nie, de lâinventeur solitaire qui rĂ©alise des dĂ©couvertes essentielles. Il est donc Ă©tonnant dâenvisager que lâart ne puisse ĂȘtre quâun divertissement. Ce terme a ici une signification dĂ©prĂ©ciative. On ne sâĂ©tonnera pas quâil soit employĂ© pour qualifier des activitĂ©s ludiques ou sans prĂ©tention mais comment peut-on lâappliquer Ă lâart ? Celui-ci nâest-il pas lâexpression des valeurs les plus hautes dâune civilisation ? Le soin mis Ă entretenir les Ćuvres incite Ă le penser. Serait-ce dĂ» Ă une illusion ? 1. Le plaisir du divertissement A. LâagrĂ©ment Nous parlons couramment dâartistes de variĂ©tĂ©s dont le mĂ©tier est de distraire un public souvent contrariĂ© par les difficultĂ©s du quotidien. Le plaisir est lâeffet produit par la qualitĂ© dâun divertissement proposĂ© dans le but dâĂ©chapper momentanĂ©ment Ă une rĂ©alitĂ© dĂ©sagrĂ©able ou morose. Il est indĂ©niable que cette signification concerne la pratique artistique. Il semble mĂȘme que des gĂ©nies rencontrent sur ce point le jugement du grand nombre. Matisse a dĂ©clarĂ© que ses tableaux devaient dĂ©lasser lâesprit surmenĂ© de lâhomme moderne. Ceci paraĂźt corroborer lâavis de lâopinion commune quand elle soutient que le but dâun film ou dâun spectacle est de lui faire oublier sa vie de tous les jours. Ce phĂ©nomĂšne nâest dâailleurs pas forcĂ©ment surĂ©valuĂ© par ceux qui le dĂ©fendent. Le spectateur sait fort bien quâil nâassiste pas Ă un chef-dâĆuvre mais rĂ©clame un droit Ă se faire plaisir et apprĂ©cie les chanteurs ou les cinĂ©astes qui lui procurent cette satisfaction. Kant, dans sa division des Beaux-arts, donne une place aux arts dâagrĂ©ment qui embellissent le quotidien en le rendant plus agrĂ©able Ă lâĆil. La dĂ©coration de jardins ou dâintĂ©rieur, les divers ornements comme ceux liĂ©s au vĂȘtement constituent des avantages quâil ne faut pas mĂ©priser car ils participent Ă la civilisation et aux mĆurs. Le plaisir est donc intrinsĂšquement liĂ© Ă lâart et on comprend quâil soit recherchĂ© par un public fatiguĂ© par les contraintes du travail et la routine journaliĂšre. B. Lâambivalence de la sĂ©duction Lâartiste Ă©tant un ĂȘtre douĂ© du pouvoir de plaire par ses Ćuvres, il devrait donc mettre son talent au service des attentes de ses contemporains et chercher Ă nous divertir. Chateaubriand ne fut-il pas surnommĂ© lâEnchanteur ? Or, cette affection doit ĂȘtre analysĂ©e. Lâenchantement reste un critĂšre encore formel. Il ne dit rien quant Ă la valeur rĂ©elle de ce qui est montrĂ©. Faire plaisir risque de nâĂȘtre que lâargument dâun esprit complaisant Ă lâĂ©gard des dĂ©sirs vulgaires. Le dĂ©magogue sait flatter pour imposer sa prĂ©sence et ses idĂ©es. Lâartiste ne serait alors quâun homme habile, capable de rĂ©pondre Ă une attente en appliquant des recettes qui pourraient avoir Ă©tĂ© testĂ©es sur des Ă©chantillons de population. Ce danger menace mĂȘme ceux qui commencĂšrent par inventer. Picasso dit en ce sens quâimiter les autres est nĂ©cessaire mais que sâimiter soi-mĂȘme est mesquin. » Un artiste novateur peut ĂȘtre victime de son succĂšs en se bornant Ă rĂ©pĂ©ter des procĂ©dĂ©s. [Transition] LâidĂ©e de divertissement possĂšde un sens qui nous amĂšne Ă approfondir notre rĂ©flexion. 2. Deux visions de lâĆuvre A. Lâart comme faux-semblant Dans les PensĂ©es, Pascal donne au divertissement une signification tragique en y voyant la façon dont lâhomme se dĂ©tourne de la rĂ©alitĂ© de sa condition. Se divertir serait une fuite motivĂ©e par la misĂšre de notre situation. Lâhomme se sait mortel et cette considĂ©ration lui pĂšse. DĂšs lors, tout devient dĂ©sirable pourvu que lâexcitation dâune activitĂ© lui fasse oublier sa finitude. Ainsi, câest lâensemble des activitĂ©s humaines qui devient un divertissement. Non seulement les diffĂ©rents jeux, mais la politique, et toutes les charges qui nous donnent un statut social. La royautĂ© elle-mĂȘme nâaurait de valeur quâĂ cette condition car un roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres ». Lâart rentre-t-il dans cette catĂ©gorie ? Pascal lâaffirme tout en sâĂ©tonnant du pouvoir des reprĂ©sentations artistiques quelle vanitĂ© que la peinture qui sâattire lâadmiration par la ressemblance des choses dont on nâadmire point les originaux ! » Lâart nous dĂ©tourne de mĂ©diter sur notre condition en nous charmant par ses couleurs et ses formes. Ce divertissement, bien que comprĂ©hensible, est prĂ©sentĂ© comme coupable car il nous empĂȘche dâadmettre que seule la foi en Dieu nous sauverait. Câest en vain que nous nous divertissons aux spectacles de lâart. Ce plaisir passager nous contraint Ă le rĂ©pĂ©ter sans jamais nous dĂ©livrer de notre angoisse. Cependant, ce jugement rend-il justice Ă la nature de lâĆuvre dâart ? B. La nature singuliĂšre de lâĆuvre dâart Les Ćuvres dâart sont des rĂ©alitĂ©s particuliĂšres au sens oĂč elles possĂšdent une double nature. Nous les apprĂ©hendons par notre sensibilitĂ© et elles nous procurent une satisfaction spirituelle. La vue et lâouĂŻe sont les principaux sens Ă ĂȘtre sollicitĂ©s. Or, lorsque nous contemplons un spectacle ou Ă©coutons une musique, nous voyons apparaĂźtre des significations comme la joie, la colĂšre, la fiertĂ©, etc. La force de lâĆuvre vient de la façon dont elle unit ces deux dimensions de maniĂšre indissoluble. La signification fait corps avec sa manifestation sensible. Si, par son origine grecque, le mot esthĂ©tique renvoie Ă lâidĂ©e de sensation, lâĆuvre nâest pas consommable comme un produit nĂ©cessaire Ă nos besoins physiques, elle rĂ©vĂšle lâessence dâun sentiment ou dâune valeur. Elle est donc liĂ©e Ă une forme de vĂ©ritĂ©. [Transition] Ceci nous engage Ă réévaluer notre approche de lâĆuvre dâart. 3. Réévaluation de lâart A. Art et dĂ©voilement Les rĂ©flexions dâAndrĂ© Malraux sont centrĂ©es autour du concept de mĂ©tamorphose dans lequel il voit la vĂ©ritĂ© de lâĆuvre dâart. Il sâĂ©tonne de la rĂ©sistance que certaines rĂ©alisations opposent au passage du temps. Nous savons bien que les civilisations sont mortelles. Partout abondent les traces de ce qui fut et ne reviendra plus. Ceci ne signifie pas que le passĂ© nâa plus de sens pour nous. La science historienne se charge dâordonner ces tĂ©moignages selon la chronologie. Nous pouvons connaĂźtre des faits, les classer de maniĂšre intelligible mais la connaissance ne les ressuscite pas. LâĂ©poque Ă©tudiĂ©e est bel et bien rĂ©volue. Câest pourquoi, Malraux estime quâune Ćuvre dâart est ce qui conserve une prĂ©sence par-delĂ le passage des siĂšcles. Elle ne sollicite pas seulement notre intelligence mais possĂšde une vie Ă©nigmatique. Mona Lisa est morte mais La Joconde continue de fasciner. Puisquâun chef-dâĆuvre est ce Ă quoi on ne peut sâempĂȘcher de revenir, il est plausible de parler de mĂ©tamorphose pour caractĂ©riser la raison de sa vie intemporelle. Les cathĂ©drales gothiques, par exemple, ne furent guĂšre prisĂ©es aux xviie et xviiie siĂšcles avant dâĂȘtre redĂ©couvertes par le siĂšcle suivant, en les interprĂ©tant Ă sa maniĂšre, qui nâest plus la nĂŽtre. LâĆuvre peut susciter un nombre illimitĂ© dâinterprĂ©tations et ĂȘtre une source dâinspiration, mĂȘme si elle traverse des pĂ©riodes dâoubli. Son pouvoir est fragile mais invincible. B. LâĂ©largissement de la perception. Le goĂ»t Bergson affirme ainsi que lâartiste est un rĂ©vĂ©lateur » qui fixe sur sa toile ou dans des mots des visions fugitives, des nuances de sentiments qui traversent notre esprit mais rapidement recouvertes par les exigences de la vie quotidienne. Il souligne ainsi un paradoxe câest parce que lâartiste songe moins Ă utiliser sa perception quâil perçoit un plus grand nombre de choses. » Il naĂźt dĂ©tachĂ© », câest-Ă -dire plus enclin Ă contempler quâĂ utiliser. Cette thĂšse est importante car elle donne Ă lâart une nĂ©cessitĂ© profonde. Il est liĂ© Ă la connaissance de soi, de notre vie intĂ©rieure et de notre rapport au monde. Les Ćuvres dâart nous permettent de mieux saisir ce que nous ressentons confusĂ©ment et câest pour cela quâelles nous touchent. Le dĂ©tachement nâest pas une façon de fuir la rĂ©alitĂ© mais un recul pour la faire apparaĂźtre. Le plaisir pris Ă lâĆuvre est celui dâun goĂ»t que nous apprenons Ă affiner. Montesquieu note ainsi quâune jeune personne qui se rend au théùtre manquera dâabord de goĂ»t car elle nâaura pas une perception suffisante de ce quâelle voit. Il lui faudra du temps et de lâexpĂ©rience pour apprĂ©cier la composition qui structure le dĂ©veloppement de lâintrigue. Nous pouvons sans difficultĂ© appliquer cette idĂ©e Ă toute forme de spectacle. Ceci est dĂ» au fait que lâĆuvre est une reprĂ©sentation qui suit nĂ©cessairement certaines rĂšgles mĂȘme si le talent de lâartiste consiste Ă les moduler pour crĂ©er Ă chaque fois une rĂ©alitĂ© unique. [Transition] Il ressort de ceci que le goĂ»t est une capacitĂ© qui se cultive. Il sâacquiert et se perfectionne par la frĂ©quentation des Ćuvres. Conclusion Ce sujet nous a amenĂ©s Ă considĂ©rer lâart sous deux aspects. Il est vrai que lâart, en nous dĂ©tournant du monde habituel, peut ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme un divertissement qui charme pour un moment. Mais cette signification reste superficielle. Une grande Ćuvre nous livre la vĂ©ritĂ© dâun monde, elle dĂ©voile son essence et nâa donc rien dâune activitĂ© futile ou secondaire. Lâart nous divertit au sens oĂč il nous dĂ©tourne de nos habitudes perceptives pour nous rendre plus sensible. Il cultive simultanĂ©ment notre sensibilitĂ© et notre jugement.
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Racheter une batte neuve. Entreprendre de faire les comptes du dernier mois pour voir si le dernier fournisseur a pas tentĂ© de faire une escroquerie foireuse. Faire comprendre Ă ces nigauds l'absence prĂ©vue Ă leur prochaine sauterie de dĂ©bauchĂ©s complĂštement paumĂ©s. ClicAller voir quelqu'un pour changer la cymbale crash cassĂ©e. PrĂ©venir les voisins du dessous qu'ils n'auront plus Ă cracher des insanitĂ©s infantiles Ă travers leur plafond tant que la batterie ne sera pas rĂ©parĂ©e. Refaire un tour Ă l'ANPE pour voir si les classeurs et les ordinateurs voleront dĂšs que le pas de la porte sera franchi. Donner aimablement son CV Ă n'importe quel commerce avant d'avoir la culpabilitĂ© de celui qui aurait gĂąchĂ© du papier donc abattu des centaines d'arbres pour rien. ClicRecommencer Ă zĂ©ro sa partie de Skyrim. Compter les piĂšces dans le bocal Ă centimes trop grand pour son contenu. Regarder le foot alors que c'est terriblement ennuyeux. Jeter enfin toutes les sauces pĂ©rimĂ©es qui prennent plus de place dans le frigo que tout le reste. Battre son record de 6 secondes d'Ă©coute de Nyan Cat. Se couper les cheveux les yeux fermĂ©s. Lancer le chat de la voisine par la fenĂȘtre. Insulter les passants. Se jeter la tĂȘte la premiĂšre dans le peu de neige qui prendre un cafĂ©. Toutes les raisons sont bonnes Ă prendre pour dĂ©tourner son attention de quelque chose qu'on ne veut pas voir ou accepter. C'est un petit truc de personnes de mauvaise foi. Tout un art de vivre. Esquiver la vĂ©ritĂ© c'est assez marrant au fond, mais ça ne l'est qu'au dĂ©but. AprĂšs, c'est toute une sorte de culpabilitĂ© idiote qui retombe sur le crane. On peut trĂšs bien penser Ă n'importe quoi, mĂȘme si ça n'a pas de sens, tant que ça permet d'Ă©viter les problĂšmes pour quelques minutes. C'est un peu â carrĂ©ment â l'image du type qui admire le bal aĂ©rien d'une mouche au lieu d'Ă©couter les sermons de l'autre mec. De toutes façons, avoir la force de regarder les choses en face, c'est souvent quelque chose qui demande trop de courage. Pardon? Aber avoir du courage? La bonne blague. Lui, on peut le mettre devant une poignĂ©e de gars armĂ©s jusqu'au dents, devant un psychopathe cannibale, devant sa voisine de 120 ans et son chien, devant une mygale gĂ©ante style Harry Potter, devant une centaine de policiers aux pistolets braquĂ©s sur lui, devant un tsunami, devant l'apocalypse, rien ne lui fera peur. Rien. A part une chose. Une chose dont personne n'a peur, a part lui. Cette toute petite chose certainement inoffensive et qui aurait autant de force dans les poings qu'un petit chat. Cette chose aux cheveux roses et Ă la dĂ©gaine gracieuse qui se balade derriĂšre les photographes depuis tout Ă l'heure. Des tas de gens se demandent pourquoi Aber n'est jamais entourĂ©. De nanas, bien Ă©videmment. Souvent, ses potes le taquinent en lui rappelant qu'il a une peur bleue des femmes. Ce n'est absolument pas vrai, non. Mais pourquoi ne le voit-on jamais en approcher une seule dans ce cas? Et pourquoi rejeter toutes ces bombes atomiques qui se jettent sur lui avec tant d'ardeur et de passion, la jupe raccourcie et le dĂ©colletĂ© baissĂ©? Non non, il les rejette pas! En tout cas il s'en rend pas compte. Les meufs, ça a toujours Ă©tĂ© le dernier de ces soucis, toujours. De toutes façons, il a jamais reçu le mode d'utilisation, il ne sait logiquement pas s'en servir. Bien Ă©videmment, les coups de matraque dans la figure des copains a toujours Ă©tĂ© plus rigolo que n'importe quoi d'autre. Alors Ă quoi ça sert de chercher dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă faire semblant d'ĂȘtre un bon gros macho alors qu'on en a rien a foutre? Aber prĂ©fĂ©rait la solitude, au sens sentimental bien sĂ»r. Quoique. Depuis qu'il Ă©tait ici, Ă Thunder Bay, il a dĂ©couvert les joies d'ĂȘtre absolument tout seul. A la fac, ce n'Ă©taient que des amis de façade. Vous savez, ceux avec qui on ne traine que pour ĂȘtre accompagnĂ© au self et pour fumer n'importe quel pilon qui passe par lĂ . Un bon gros clichĂ© de l'Ă©tudiant comme Aber les aime, cependant ça lui faisait passer le temps. Vaguer de petits boulots en petits boulots rapidement lui permettait aussi de ne pas trop s'attacher Ă ses collĂšgues. Malheureusement pour lui, ça faisait quelques temps qu'il avait un petit job oĂč il devait se rendre rĂ©guliĂšrement mannequin pour Pimp My Clothes. Mais qui dit job dit collĂšgues, et qui dit rĂ©guliĂšrement dit... rĂ©guliĂšrement. C'est donc rĂ©guliĂšrement qu'il voit les mĂȘme tĂȘtes lui adresser plus ou moins de signes amicaux ou mĂȘme simplement cordiaux. Et rĂ©guliĂšrement il a cette drĂŽle de gĂȘne quand la boss vient lui en adresser un Ă son tour. Oh, rien de trĂšs mĂ©chant. Juste psychologique. Ouais, c'est ça. Le rĂ©el soucis ne vient pas de son envie d'ĂȘtre seul. Absolument pas mĂȘme. En tout cas, depuis qu'il est ici, Ă Thunder Bay. Avant, ça ne s'Ă©tait jamais manifestĂ©. C'est vrai que l'envie lui prend souvent maintenant de s'isoler pour se plonger dans de profondes rĂ©flexions sur des sujets allant du sens de la vie sur Terre Ă la couleur rose des rouleaux de pq. Mais ce n'est pas la raison la plus importante. Arriver dans une grande ville, en tout cas qui a moins l'air d'une banlieue puante, c'est difficile. En fait, c'est difficile de s'intĂ©grer. Il aurait dĂ» y penser avant de se faire tous ces tatouages Ă la con qui lui montent jusqu'aux narines. Trouver un emploi et mĂȘme une vie sociale dans un endroit oĂč chaque passant te regarde comme si vous Ă©tiez une bĂȘte de foire, c'est pas funfun tous les jours. Encore, dans son bled paumĂ© on le regardait mais on souriait, ici les gens sont plutĂŽt du style Ă regarder bizarrement puis Ă dĂ©blatĂ©rer des injures ou sembler complĂštement outrĂ©. Autant dire que pour prendre le mĂ©tro ou se balader dans les rues bondĂ©es, c'est assez cocasse. Ăa fait un peu le mĂȘme effet que d'ĂȘtre le seul ĂȘtre humain sain au milieu de zombies qui se retiennent de vous dĂ©vorer. Heureusement qu'il existe tout de mĂȘme ceux qui ont de la retenue, et parfois mĂȘme tentent de faire ami-ami avec lui. Oui c'est bien beau, sauf que l'autre problĂšme, c'est les mĆurs. A quoi bon se forcer de se lier avec quelqu'un qui fait tressaillir rien qu'Ă ĂȘtre regardĂ©? Pourtant il n'a pas de quoi faire peur avec ses bras plus fins que des allumettes. A Thunder Bay sont donc rares les personnes qui ont respectĂ© les choix d'Aber et qui lui accordent mĂȘme de la sympathie. Quatre ou cinq personnes qu'il a rencontrĂ© ici et lĂ , un peu plus ouverts d'esprit que les autres, mais bon, pas de quoi en faire des meilleurs amis pour la vie. Et puis avec un tel passĂ© et un caractĂšre aussi merdique, c'est dur dans le faire dans le relationnel pour ce petit bout d'homme. Mais en ne tentant rien, on a c'est en ne tentant rien que finalement il a eu quelque chose â il faut bien contredire les rĂšgles un peu, oh! Il y avait plusieurs choses qui retenait Aber Ă vivre dans cet endroit puant les prĂ©jugĂ©s comme dans beaucoup de grandes villes il avait l'espoir qu'un de ces CV envoyĂ©s soit retenu, il avait son appart', personne le faisait chier pour aller taper de la racaille, il neigeait souvent, aucune dĂ©pendance financiĂšre vis-Ă -vis de sa famille... Et puis surtout, surtout, il y avait elle. La fille aux cheveux roses. La nana qui n'a jamais de temps pour personne Ă part pour ses mannequins â de couture bien Ă©videmment. Celle qui a toujours l'air pressĂ©e, oppressĂ©e mĂȘme, qui a besoin de souffler. Celle qui fait les cent pas derriĂšre les photographes en train de se mordiller les ongles. Celle qui a ses traits fins dĂ©formĂ©s par l'angoisse et le stress. Cette femme qui a tendance Ă dire tout le monde dehors, merci, au revoir» avant mĂȘme que vous ayez pu en placer une. Jamais on peut prendre le temps avec elle. Le temps de changer de tenue pour la photo suivante ou de prendre son courage Ă deux mains pour lui dire quoi que ce soit. Stop, c'est la boss quand mĂȘme, c'est un niveau au dessus, voir plus, beaucoup plus. Et apparemment, tout va trop vite avec elle, et dĂšs le premier contact, elle nous emporte dans sa vitesse sans mĂȘme qu'on se rende compte de quoi que ce soit. On a la tĂȘte en feu et on sent son cĆur battre trop fort. Aber sursauta. Il ne sut pas si c'Ă©tait dĂ» Ă la chaleur qui venait picoter ses joues glacĂ©es ou Ă autre chose. Il s'aperçut bien vite qu'il bouchait l'entrĂ©e du cafĂ© en entendant une petite voix polie lui demander ce qu'il se passait. AprĂšs ĂȘtre restĂ© 2 bonnes secondes figĂ© sur place, suscitant la curiositĂ© de quelques clients, il se dĂ©cala pour laisser passer la jeune fille. Il avait quasiment zappĂ© qu'est-ce qu'il venait faire ici ni ce qu'il fit pendant la demi-heure qui prĂ©cĂ©da. Mais lorsqu'il vit ce visage candide aux joues rosĂ©es comme une poupĂ©e l'interroger du regard, il reprit vite ses esprits. "Ah oui, euhm... J'ai l'habitude de me mettre Ă cette table, ça vous conviens? "Dieu, merci d'avoir accordĂ© au petit Aber le courage qu'il faut pour inviter sa boss Ă prendre un cafĂ©. Et puis avec Tatiana, aucune chance que ça tourne mal. A moins qu'il ne se rĂ©tame en marchant sur ses lacets, comme il manqua de le faire en tirant sa chaise. Tatiana Cuplle â AGE 33â COPYRIGHT Sheyâ STATUT SOCIAL Seuleâ EMPLOI/LOISIRS StylisteSujet Re "Un roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres" disait Pascal. __ /Tatiana Jeu 15 Mar - 1356 Tout Ă©tait prĂȘt. Elle avait droit Ă un peu de libertĂ© l'espace d'une ridicule petite semaine. Le dĂ©filĂ© Ă©tait programmĂ©, les tenues terminĂ©es, au dĂ©tail prĂšs. Le planning Ă©tait fixĂ©, parfait, rĂ©glĂ© Ă la minute, voire Ă la seconde. Il ne restait plus qu'Ă attendre le jour-J. Jour-J qui approchait Ă grand pas. Pourtant, cette semaine paraissait infiniment longue. C'Ă©tait horrible pour Tatiana. Elle avait l'habitude de bouger sans cesse, de crouler sous la tonne de travail, sous le stress, l'angoisse. Elle allait vite, elle avait un rythme de vie que peu de gens arrivaient Ă supporter, mĂȘme Ă New-York. Comparatif trĂšs mal placĂ© Ă©tant donnĂ© que la jeune styliste est originaire du New-Jersey, et que les habitants de cette petite bourgade vomissent 45 fois Ă l'entente du mot New-York ». Les premiĂšres minutes aprĂšs avoir bouclĂ© les derniers dĂ©tails pour la prĂ©sentation de sa collection, elle s'Ă©tait sentie libĂ©rĂ©e, un poids en moins sur les Ă©paules et dans la poitrine. Pourtant, ce sentiment laissa vite place Ă l'ennui et l'impatience. Ensuite, la nervositĂ©. La nervositĂ© et la peur. Peur de mal faire, que tout aille de travers, que la technique faille, que des mannequins se dĂ©sistent et/ou tombent malades, que des tenues manquent... Bref, tout ce qui pourrait faire de ce dĂ©filĂ© un enfer ! Les premiers jours de congĂ©, c'est toujours gĂ©nial. On fait tout ce qu'on ne peut faire d'habitude, par manque de temps. On s'amuse, on profite. Et puis les jours finissent par se ressembler, on repense au travail. C'est pas que ça nous manque, c'est plutĂŽt que c'est anormal de ne pas travailler. L'impression de prendre du retard, de nĂ©gliger des choses importantes. Oui, Tatiana Ă©tait un peu un bourreau de travail, mais aprĂšs quelques annĂ©es, c'Ă©tait un automatisme qu'elle ne pouvait plus repousser. Pourtant, elle s'Ă©tait promise qu'aprĂšs cette collection, aprĂšs l'ouverture de sa boutique, elle ne dessinerait plus avant un bon moment. Enchainer collection sur collection, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux. Ni pour le business, ni pour la santĂ©. En presque deux ans, elle avait tout donnĂ©. Elle s'Ă©tait faite une place, elle avait trouvĂ© le moyen de crĂ©er sa premiĂšre collection. Elle l'avait créée, promotionnĂ©e et vendue. Vendue dans le monde entier. Elle avait ensuite repris les rennes sans perdre de temps, passant des nuits entiĂšres Ă dessiner, elle avait repris le flambeau et mis toute son Ă©nergie dans la seconde collection. DĂ©nichant Ă la fois de nouveaux mannequins, de nouveaux adeptes, de nouveaux collĂšgues, de nouveaux photographes et j'en passe. Une fois de plus, ces vĂȘtements, pour la plupart allaient ĂȘtre produits en grande quantitĂ© et vendu Ă travers le monde. Elle devait s'assurer du bon fonctionnement de la manoeuvre. Ensuite, sa boutique Ă©tait en travaux, bientĂŽt terminĂ©e aussi. Et c'est elle qui en serait la premiĂšre vendeuse pour dĂ©marrer. Elle n'avait pas encore ni les moyens, ni le courage de recruter des vendeurs. Elle prĂ©fĂ©rait donc se consacrer Ă son magasin un long moment, continuant Ă crĂ©er par petite dose. Non seulement ça allĂ©gerait le travail et le stress, mais surtout, ça comblerait le manque de mouvements, l'hyperactivitĂ© de cette petite boule de nerfs. Elle avait aussi dans l'espoir de reprendre une vie sociale un peu plus normale, d'adopter des horaires de base et de pouvoir recommencer Ă sortir le vendredi soir, rencontrer des gens, et qui sait, entretenir une relation en parlant de vie sociale, elle avait repris quelques activitĂ©s banales mais bĂ©nĂ©fiques durant cette semaine. Elle avait eu la possibilitĂ© de revoir l'une ou l'autre amie de longue date, autour d'un cafĂ©, une petite sortie au bowling et un restaurant en compagnie d'amis proches de la fac. Oui, il fallait l'avouer, la vie normale, c'Ă©tait ça. Travailler, certes, mais aussi consacrer du temps au plaisir, Ă a distraction, consacrer du temps Ă des amis, Ă des personnes chĂšres. Le restaurant, elle n'y avait plus Ă©tĂ© depuis... Et bien sans doute depuis son arrivĂ©e Ă Thunder Bay. De mĂȘme pour le bowling. A vrai dire, ça, elle n'y jouait jamais beaucoup, elle arrivait Ă peine Ă tenir la boule... Et une fois qu'elle la lançait, celle-ci faisait direction gouttiĂšre, ça faisait rire tout le monde. Oui, tout le monde. Un jour, alors qu'elle clĂŽturait sa derniĂšre semaine de travail, qu'elle donnait une petite enveloppe supplĂ©mentaire Ă chaque mannequin, l'un de ceux-ci lui fit une proposition qui l'Ă©tonna pas mal. En effet, Aber Sparks lui avait proposĂ© d'aller boire un cafĂ©. Elle avait acceptĂ©, un peu dĂ©sorientĂ©e, pensant surtout qu'ils devraient y parler affaires. Peut-ĂȘtre qu'Aber comptait s'en aller ou ne pourrait plus venir aussi rĂ©guliĂšrement et qu'il prĂ©fĂ©rait en parler en privĂ©, pour ĂȘtre certain qu'elle lui accorde le temps nĂ©cessaire. Elle ne posa donc aucune question et accepta en souriant, fixant le rendez-vous dans son portable-ordinateur-agenda-supersonic. En effet, Tatiana, on ne pouvait jamais vraiment l'attraper pour lui parler d'un sujet sĂ©rieux, surtout pas au travail. Elle Ă©tait trop occupĂ©e, trop dans ses pensĂ©es, trop carrĂ©e. Si quelque chose ou quelqu'un venait contrecarrer ses plans, si une minute Ă©tait laissĂ©e au hasard, Ă vos risques et pĂ©rils. Au mieux elle vous remballait gentiment, ou faisait semblant de vous Ă©couter, oubliant Ă la seconde mĂȘme ce que vous veniez de dire. Au pire, vous aviez droit Ă un regard mitrailleur, un ton sec et peu agrĂ©able pour vous dire d'aller voir ailleurs si elle y Ă©tait, et de vous bouger un peu plus les fesses si vous vouliez rester dans son Ă©quipe. Heureusement, Aber avait eu l'intelligence de l'attraper en fin de semaine et au dĂ©but d'une autre qui s'annonçait libre. Certes, cela prit trois minutes tout au plus, le temps de noter le jour, l'heure et le lieu, mais il avait eu l'intelligence ou juste la chance de tomber au bon moment. D'ailleurs, il avait du rĂ©flĂ©chir des jours entiers pour tomber pile. Il avait du se dĂ©sister pas mal aussi, tĂątonnant le moment aujourd'hui qu'elle avait rendez-vous avec ce jeune homme. Ah oui, Aber qui est-ce ? Et bien Aber,c'Ă©tait l'un de ses mannequin. Elle l'avait recherchĂ©, celui-lĂ . Enfin, pas lui en particulier. Elle avait surtout besoin de garçons au style particulier afin de poser pour les vĂȘtements les plus rock » de sa collection. Elle avait contactĂ© quelques agences en vain. En effet, les mannequins masculins Ă©taient plutĂŽt du genre minet, bien sages, bien proprets. Un peu Ken », un peu trop parfaits et dĂ©notant fortement avec les vĂȘtements qu'ils devaient porter. C'est alors qu'un jour, une agence lui passa un coup de fil. Ils avaient quelqu'un Ă lui proposer, seul problĂšme, il n'Ă©tait pas engagĂ© dans l'agence. Il avait Ă©tĂ© refusĂ©, ne correspondant pas Ă leurs critĂšres. Elle avait alors demandĂ© Ă voir des photos de ce jeune homme, apparemment d'une vingtaine d'annĂ©es. Il ne fallut pas moins de deux minutes Ă la jeune crĂ©atrice pour se dire qu'elle le voulait. De plus, elle crut bien le reconnaĂźtre. Ce gars Ă©tait avec elle Ă la fac. Ils ne s'Ă©taient jamais rĂ©ellement parlĂ©, mais elle l'avait toujours remarquĂ©. Comment faire autrement, de toute façon. Il correspondait parfaitement Ă ses recherches. TatouĂ©, plutĂŽt beau gosse, cheveux mi-longs, regard profond, bien formĂ©, ni trop grand, ni trop petit. Elle prit donc les coordonnĂ©es et contacta ce modĂšle. AprĂšs toutes les conventions habituelles, il Ă©tait devenu son premier, et quasiment seul mannequin aussi particulier. TatouĂ© de haut en bas, de long en large, peu d'autres avaient eu le courage de se faire colorier Ă ce point. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle en Ă©tait fiĂšre de ce mec. Il travaillait bien, elle n'avait jamais du le recadrer, il faisait ce qu'elle demandait, parfois mĂȘme sans qu'elle ait Ă le demander. Un Ă©lĂšve assidu ! Faisait-elle aussi peur que cela ? Les photographes en Ă©taient tout aussi satisfaits d'ailleurs. Souvent, il lui arrivait de rester un peu plus longtemps ou de ne jamais s'en aller quand tout allait de travers et qu'il fallait rester une heure de plus. C'est pour ça qu'elle avait dĂ©cidĂ© de lui verser une prime en fin de semaine, de temps en temps. AprĂšs tout, tout travail mĂ©rite salaire !AprĂšs son rituel habituel cafĂ©-clope-douche-habillage-coiffage-maquillage, elle Ă©tait prĂȘte pour son rendez-vous, professionnel Ă la base, donc. Au fond d'elle, l'angoisse qu'il lui annonce son dĂ©part, Ă©tait prĂ©sente. Il aurait Ă©tĂ© une grande perte pour sa sociĂ©tĂ©, et cela impliquerait une nouvelle recherche pour le remplacer, trouver quelqu'un d'aussi original Ă©tait loin d'ĂȘtre simple. Elle avait mĂȘme songĂ©, durant la nuit, Ă lui augmenter sa paie, si le problĂšme se trouvait lĂ . S'il avait trouvĂ© mieux ailleurs, elle pouvait faire concurrence. Ou bien diminuer la frĂ©quence des shoots, bien qu'il Ă©tait libre de venir quand il le souhaitait, vu qu'il Ă©tait payĂ© Ă la sĂ©ance. VĂȘtue d'un long t-shirt imprimĂ©, de collants Ă carreaux rouges et d'une petite veste poilue, ainsi que de bottines noires. CoiffĂ©e simplement, les cheveux lĂąchĂ©s, et maquillĂ©e comme Ă son habitude, Tatiana se rendit au Starbucks oĂč elle devait rejoindre Aber. La neige fondait de plus en plus, le soleil perçait les nuages mais sans pour autant rĂ©chauffer. Ceci dit, cela Ă©gayait son humeur et elle avait le sentiment que ça faisait le mĂȘme effet sur tout le arriva Ă bon port aprĂšs une bonne dizaine de minutes. Aber Ă©tait dĂ©jĂ lĂ , plantĂ© debout, l'air hagard. Elle espĂ©rait ne pas l'avoir fait attendre trop longtemps. Elle s'approcha sans trop se soucier de son air bizarre et prit la Salut Aber ! DĂ©solĂ©e si je t'ai fait attendre ! J'ai pas de talons aujourd'hui, je marche plus lentement quand je suis Ă plat. J'espĂšre que tu vas bien ?Pas de rĂ©ponse. Certes elle Ă©tait petite, mais au point de ne pas la voir ? Elle posa alors ses yeux sur lui, sans trop comprendre. Elle se racla la gorge, avant qu'il reprenne ses esprits. Il semblait revenir de Ah oui, euhm... J'ai l'habitude de me mettre Ă cette table, ça vous convient ?Elle sourit et prit place sur la chaise en face de lui, posa son sac Ă ses pieds et retira sa veste, dans un soupire, un peu comme lorsqu'on est pressĂ© et qu'on peut enfin se Pas de soucis, oh et puis tutoies moi. C'est Tatiana, pas madame. Je sais que tu bosses pour moi mais j'ai ton Ăąge et on se connait de la fac, dĂ©tends-toi !Elle posa ses mains sur la petite table, le portable posĂ© juste Ă cĂŽtĂ©, au cas oĂč un appel important pointerait le bout de son Alors, tu dois me parler d'un truc en particulier ? Je t'en supplie, me dit pas que tu veux arrĂȘter de bosser avec moi. J'ai besoin de toi, surtout Ă l'approche du qu'elle Ă©tait ici pour parler affaires, elle avait tout de suite entamĂ© le sujet, sans mĂȘme laisser Aber en placer une. Cette mauvaise manie qu'elle avait de tout faire rapidement. Elle n'avait mĂȘme pas pensĂ© Ă commander Ă boire. Son esprit Ă©tait vraiment formatĂ©, il faudrait remĂ©dier à ça. Aber Sparks â AGE 31â COPYRIGHT Drey / Tumblrâ STATUT SOCIAL Alone. â EMPLOI/LOISIRS Sans emploi / truandSujet Re "Un roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres" disait Pascal. __ /Tatiana Lun 19 Mar - 1148 Ses doigts longs et fins s'Ă©tiraient sur la table, tout comme ceux de la demoiselle d'en face, parsemĂ©s de bagues plus fantaisistes les unes que les autres. L'une reprĂ©sentait une croix latine Ă l'horizontale s'Ă©talant sur deux doigts, une autre, sur son index gauche, une tĂȘte de hiboux, Ă l'un de ses majeurs un petit anneau en perles de rocaille multicolores.. Et il y avait, entre elles, une qui faisait ressortir de maniĂšre dĂ©licate la candeur de sa peau. L'annulaire droit de la jeune fille Ă©tait enlacĂ© d'un anneau dorĂ© sur lequel Ă©tait dressĂ© un masque vĂ©nitien miniature, tout de blanc et de noir. Elle Ă©tait d'une finesse incroyable, qui frappait mĂȘme Aber, l'Ă©ternel insensible aux arts. Des courbes d'or encadraient le visage dont seuls les yeux, entiĂšrement noirs, ressortaient. Ils semblaient donner une Ăąme Ă ce minuscule personnage, une profondeur qui laissait bien des personnes perplexes. Un bijou mystĂ©rieux, qu'il reconnut aussitĂŽt. Cette bague, elle la portait dĂ©jĂ Ă la aprĂšs-midis allongĂ© dans l'herbe du parc, au soleil. Les joies du penspinning et du coloriage au bic des tatouages pas encore remplis, pendant les cours. Le bruit assourdissant de la cloche qui devait avoir une bonne centaine d'annĂ©e et toujours pas changĂ©e. Les regards curieux qui volent de personnes en personnes. L'odeur de beuh mĂ©langĂ©e Ă celle de transpiration des Ă©lĂšves. Les crissements des chaussures Ă©crasant le lino des couloirs ou celui de la craie rĂ©sonnant dans tout l'amphi. Les baguettes de mauvaise qualitĂ© qui se brisaient Ă la moindre occasion. La voix criarde de la prof d'histoire de la musique et son Levi's qu'elle remontait jusqu'Ă son nombril. Les nombreux bouquins de Paul ValĂ©ry ou de Paulo Coelho dĂ©vorĂ©s avec passion. L'insonorisation dĂ©fectueuse des salles et la honte ressentie lorsqu'on fait une faute de rythme et que tout le bahut l'entend. La coupe de cheveux pas trĂšs naturelle du proviseur et son costume trop petit pour son ventre d'homme de la cinquantaine. Le poids insupportable des partitions pesant dans le sac Ă dos miteux. Cette furent les quelques dĂ©tails dont se souvint Aber de son sĂ©jour Ă la fac d'arts. MalgrĂ© son amour pour la batterie, on ne peut pas dire qu'il fut trĂšs attentif aux cours. Ăa ne le passionnait pas vraiment. Tout ce qui l'intĂ©ressait, c'Ă©tait d'apprendre Ă jouer plus efficacement et plus vite, non pas de savoir si la cymbale ride est importante ou pas dans le jazz. Et toutes les autres matiĂšres, on peut dire qu'il s'en foutait Ă©perdument. Il savait que ça ne lui apporterait rien dans la vie, mĂȘme pas de quoi entretenir une discussion, Ă part si c'est avec un psychopathe mordu de Beethoven capable de disserter sur la maniĂšre dont il a Ă©voluĂ© vers le romantisme musical. Du coup, il passait quelques heures, de temps en temps, Ă flĂąner dans les couloirs et aux alentours de l'Ă©cole, seul, au lieu d'ĂȘtre gentiment assis Ă hocher la tĂȘte sur les phrases soporifiques des professeurs. Il aimait profiter de cette solitude, si rare pour lui. Il en profitait pour inspecter la dĂ©coration nĂ©gligĂ©e du bĂątiment, observer les Ă©tudiants en pleine concentration par une fenĂȘtre, Ă©couter le silence rĂ©gnant. Cependant, s'il s'approchait d'une porte qui cachait des musiciens jouant un air qui lui plaisait, il s'asseyait contre celle-ci un moment pour laisser son esprit s'Ă©vader. C'Ă©tait son petit plaisir de fac. La solitude. Ăvidemment des moments comme ceux-ci, ça ne dure pas Ă©ternellement. Avant mĂȘme que la cloche ne sonne, la salle d'en face laissait s'Ă©chapper quelques Ă©lĂšves. Apparemment, ils sortaient de cours de photo, vu les sacs encombrants qui chargeaient leurs bras. Tous se dispersaient, en groupe, avec des j'ai faim» ou des on passe chercher Ă manger?» ponctuant leurs phrases. Ăa voulait dire qu'il sera bientĂŽt temps pour Aber de se lever et rejoindre ses "amis" pour aller dĂ©jeuner. Et que la musique de l'autre cotĂ© de la porte sera voilĂ©e par le boucan des Ă©lĂšves puis s'Ă©teindra. Sauf qu'il n'avait pas envie de se bouger. Comme un enfant, il voulait retarder au possible le moment de se lever. La jeune fille qui s'avança vers lui ne devait pas ĂȘtre du mĂȘme avis. Il la reconnut aussitĂŽt, dĂšs qu'elle lui tendit sa toute petite main. Veux-tu te lever? On va t'Ă©craser si tu restes ici! ». Son rire cristallin dĂ©crochait un petit sourire Ă Aber. Il avait rarement l'occasion de l'entendre. Le fait qu'ils ne soient pas si proches que ça devait y ĂȘtre pour beaucoup. Il aurait aimĂ© devenir ami avec elle, c'est plutĂŽt rare de voir quelqu'un comme ça dans les environs. Avec elle, il se sentait dĂ©jĂ un peu moins.. seul. Quelle jolie Pas de soucis, oh et puis tutoies moi. C'est Tatiana, pas madame. Je sais que tu bosses pour moi mais j'ai ton Ăąge et on se connait de la fac, dĂ©tends-toi !Tu ne crois pas si bien dire. - Alors, tu dois me parler d'un truc en particulier? Je t'en supplie, ne me dis pas que tu veux arrĂȘter de bosser avec moi. J'ai besoin de toi, surtout Ă l'approche du leva ses yeux de la bague pour regarder son interlocutrice avec un air profondĂ©ment stupide. Il Ă©tait on ne peut plus offensĂ©. Certes, elle ne pouvait pas deviner qu'il Ă©tait vexĂ©, mais elle ne pouvait pas non plus deviner pourquoi il l'avait invitĂ©e. Il la fixa une bonne poignĂ©e de secondes, les yeux ronds comme des billes, avant d'essayer de reprendre sur un ton de conversation Mais qu'est-ce que quoi? Est-ce que hein mais non!DĂ©sespĂ©rĂ©, il mit son visage dans ses mains. Mais pourquoi est-ce qu'il n'arrivait pas Ă parler comme une personne civilisĂ©e dĂšs qu'il Ă©tait en prĂ©sence de Tatiana? Bonne question. Lui-mĂȘme n'avait pas la rĂ©ponse. En tout cas une chose est sĂ»re, c'est qu'elle devait Ă prĂ©sent le considĂ©rer comme un autiste en puissance. D'abord, il faut savoir pourquoi il lui a proposĂ© une telle chose. Ăa aussi, c'Ă©tait un mystĂšre pour lui. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce pour faire plus ample connaissance? Ou alors en souvenir des annĂ©es de fac, mĂȘme s'ils ne se connaissaient Ă peine? Sinon c'Ă©tait pour parler de tout et de rien, juste pour en savoir un petit peu plus sur sa vie? Ou pour avoir l'occasion de ne l'avoir pour lui, rien que pour lui, sans les photographes et les autres mannequins qui rĂŽdent autour? Pour pouvoir admirer ses cheveux roses encadrant son visage d'ange? Aucune idĂ©e. Ni pour elle, ni pour lui. Mais ce n'Ă©tait certainement pas pour parler boulot, ça il en Ă©tait sĂ»r. Il Ă©carta les doigts pour entrevoir l'expression qu'elle devait afficher. Elle avait l'air aussi perdue que lui. Rassemblant son calme et son courage, il fit baisser un petit peu sa tension artĂ©rielle. Ăa a le don de lui faire du bien. Se redressant, il se racla la Se dĂ©sister? Voyons, absolument pas! Faudrait ĂȘtre malade ouais. Mais non, ça ne m'avait pas du tout effleurĂ© l' le vouloir, un sourire en coin apparut sur son visage. C'est bien de rĂ©ussir Ă se dĂ©coincer. Il toisa la jeune fille quelques secondes, le temps de penser Ă un quelque chose qui, dans une situation telle que la sienne, voudrait dĂ©missionner? On ne peut pas dire qu'il a un grand nom dans ce milieu, mais des centaines voir des milliers de gens tueraient pour ĂȘtre Ă sa place. Pour ĂȘtre mannequin en tout cas. Et pour un over-tatouĂ©, c'est d'autant plus difficile. Jamais il n'eut de remarque dĂ©sagrĂ©able sur sa façon de se tenir ou de poser. C'est plutĂŽt bien pour quelqu'un qui porte autant la poisse. Il aimait d'ailleurs cette sorte de libertĂ© dans ce que lui offrait Tatiana tu viens une ou deux fois pas mois environ pour porter des tenues loufoques, et je te donne plus que ton salaire. Aucune condition, pas de dĂ©lais Ă la con, ni d'horaires bizarroĂŻdes. Fais juste l'Ă©gocentrique et c'est le jackpot. Easy life, comme on dit lĂ -bas. Qui, d'ailleurs, voudrait dĂ©missionner d'un job dont le patron est une jeune fille absolument sublime, intelligente et drĂŽle? Surement pas Aber. Mais ça, il sait pas trop pourquoi. Il est un peu lent. Tout ce qu'il sait, c'est que se rendre sur son lieu de travail, c'est son petit plaisir. Sans ça, peut-ĂȘtre qu'il aurait quittĂ© la ville depuis longtemps sans compter le fait qu'il se serait senti encore plus seul Ă ĂȘtre l'unique personne ayant des pouvoir Ă©tranges dans les 50 kilomĂštres Ă la ronde. Le loyer Ă©tait immensĂ©ment cher, les gens souvent dĂ©sagrĂ©ables, le temps pourri, et les automobilistes de vrais chauffards. Mais dĂšs qu'il passait le pas de la porte du studio, il y avait cette odeur de cafĂ©, de vieux vĂȘtements vintage, et de parfum fĂ©minin. C'Ă©tait celui de Tatiana, qui sourit de toutes ses dents pour l'accueillir, vĂȘtue d'une robe plus fantaisiste Ă chaque fois. C'Ă©tait ça, son petit plaisir. Ce sourire. Il reposa les yeux sur les mains de la jeune fille. Tout ce qu'elle tenait, c'Ă©tait son tĂ©lĂ©phone. Elle semblait le regarder avec de tout aussi grand yeux. Elle avait surement remarquĂ© qu'il Ă©tait parti loin, trĂšs loin. Assez loin pour oublier d'aller prendre Ă boire. Boulette. Il se leva le plus naturellement possible pour aller rĂ©parer ça. Il compta une petite dizaine d'euros dans le fond de sa poche pour anticiper. DĂ©cidĂ©ment, il fallait qu'il refasse un tour Ă la banque, Ă moins qu'elle ne le boude encore. - J'ai totalement oubliĂ©, vous... merde. Tu veux quelque chose Ă boire? Je te le rapporte, j'en ai pour deux minutes. Il s'Ă©carta de la table de quelques pas, remarquant avec agacement la file d'attente qui s'Ă©tendait hors du cafĂ©. Puis il s'arrĂȘta net, comme un automate en panne. Il avait sans doute loupĂ© quelque chose. En bonne poire qu'il est, il doit y avoir une douille quelque part... Il revint sur ses pas et posa une main sur la table. D'un air inquiet, il interrogea Tatiana du regard, mais d'une maniĂšre on ne peut plus sĂ©rieuse. - A moins que... tu veuilles me virer?Son teint avait tournĂ© au vert. Alors ça, il en Ă©tait pas question. Il fallait lui passer sur le corps pour le dĂ©tacher de ce boulot. Et il ne voulait pas arrĂȘter de la voir. Ah ça, c'Ă©tait vraiment pas possible. Non, pas possible. DĂ©solĂ©. Tatiana Cuplle â AGE 33â COPYRIGHT Sheyâ STATUT SOCIAL Seuleâ EMPLOI/LOISIRS StylisteSujet Re "Un roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres" disait Pascal. __ /Tatiana Lun 19 Mar - 2004 Les yeux d'Aber. Il y avait tellement de choses Ă dire sur ces deux-lĂ . La premiĂšre chose Ă©tait qu'ils se laissaient rapidement distraire, qu'ils partaient loin, trĂšs loin, on ne sait oĂč. DĂ©jĂ en arrivant, elle les avaient surpris guetter le vide. Elle aurait presque pu voir dĂ©filer devant eux, un voile de souvenirs dansant, virevoltant Ă gauche et Ă droite. Ici encore, ils s'attardaient sur ses doigts fins et blancs, ou plutĂŽt sur les bagues multiples qu'elles portaient toujours. Elle s'attarda un instant sur son regard, il semblait se porter sur le petit masque vĂ©nitien. Elle n'en n'Ă©tait pas certaine mais elle en Ă©tait quasiment sĂ»re. Il avait ce don d'hypnotiser un peu prĂšs toutes les personnes qu'elle rencontrait. Tatiana s'Ă©tait dĂ©jĂ posĂ© la question de savoir si elle avait un pouvoir magique, un VRAI pouvoir magique. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle traĂźnait cette bague au mĂȘme doigt et ce, depuis des annĂ©es. Elle ne l'avait jamais, jamais retirĂ©e. MĂȘme pour se laver, elle restait bien accrochĂ©e. J'aurais bien aimĂ© tomber dans le mĂ©lodramatique, vous dire que c'Ă©tait son pĂšre qui lui avait offert cette bague si prĂ©cieuse, alors qu'elle Ă©tait encore au lycĂ©e. Aussi, que cette bague, il la tenait de sa propre mĂšre et que comme Tatiana Ă©tait son unique fille, il lui devait. J'aurais pu vous dire aussi qu'elle y tenait comme Ă la prunelle de ses yeux -ce qui n'est pas tout Ă fait faux, et qu'elle la caressait parfois inconsciemment en se remĂ©morant le bon souvenir de son paternel. Or, cette bague n'avait aucune histoire, si je peux dire ça comme ça. Elle en avait sĂ»rement une, en fait, quand j'y pense. Bref. Tatiana, qui aimait beaucoup fouiner, traĂźner sur des marchĂ©s, des brocantes, des friperies et tout ce genre de lieux poussiĂ©reux, avait trouvĂ© cette bague sur une brocante. Elle l'avait eue pour pas grand chose. Elle se souvient, du haut de ses 16 ans, Ă tout casser, se promener au milieu de tous ces vieux aux vestons bruns et poussiĂ©reux, aux pantalons usĂ©s au fesses et aux chaussures bien cirĂ©es. Ou de pantoufles pour d'autres. Elle avait dĂ©jĂ un sac bien rempli de choses et d'autres, de vieux disques, de froufrous parfumĂ©s Ă l'odeur de cave, et de trucs par ci, par lĂ qu'elle avait trouvĂ© sympa pour trĂšs peu d'argent. Elle se souvient trĂšs bien de cette vieille dame au visage marquĂ© par le temps, particuliĂšrement par les rides. Cette petite bonne femme aux cheveux blancs, un peu rondelette, assise sur une chaise basique comme celles qu'on utilise Ă la plage. Juste quelques barres de mĂ©tal et du tissu pour nous tenir les fesses et le dos. Cette dame avait un des plus grands Ă©talages de toute la brocante ! Elle avait de tout, du plus original au plus banal, du plus vieux au plus rĂ©cent, du plus petit au plus grand. Et au milieu de tout ce bazar, cette bague. Elle avait Ă©tĂ© comme un appel pour Tatiana. Sans doute Ă cause de son goĂ»t pour l'art, oui. Puis elle Ă©tait tellement belle. Elle scintillait au soleil, elle inspirait des sentiments tellement profonds. La jeune fille Ă©tait restĂ©e lĂ Ă la contempler de longues minutes. Elle semblait avoir vĂ©cu mais elle Ă©tait toujours tellement...parfaite ! C'est alors que la petite dame s'Ă©tait approchĂ©e en souriant elle vous plait mademoiselle ? ». Tatiana avait sursautĂ©, et en reprenant ses esprits, avait confirmĂ©. Lui plaire ? C'Ă©tait bien plus que ça. Il ne fallut pas plus de deux minutes pour que Tat' l'enfile Ă son doigt et parte avec. Prenez-en soin, vous avez beaucoup de chance de l'avoir. » avait ajoutĂ© la vendeuse. Tat', intriguĂ©e, lui avait demandĂ© pourquoi avait-elle de la chance. C'est vous qu'elle attendait jeune fille... ». A croire qu'elle attendait de rencontrer Aber aussi, vu depuis combien de temps il Ă©tait absorbĂ© par les courbes gĂ©nĂ©reuses de ce masque. Dans les yeux d'Aber, il n'y avait pas que cet air un peu idiot, un peu maladroit. Oh non, Tat' avait vu bien plus loin que ça. En effet, elle ne le connaissait pas fort bien, mĂȘme Ă la fac, c'Ă©tait plutĂŽt de la courtoisie, des sourires discrets et polis. Des regards de loin, rarement Ă©changĂ©s avec franchise. Non seulement, elle Ă©tait un peu timide, mais lui aussi avait l'air de ne pas toujours se sentir Ă l'aise dans ses bottes en sa prĂ©sence. L'intimider ? Non, se disait-elle. Il devait falloir bien plus que ça pour intimider un beau gars baraquĂ© comme lui. Ce n'Ă©tait pas Tatiana miss froufrous, qui se casse un os Ă la premiĂšre tape amicale qui pouvait intimider ce gars lĂ . Pourtant, elle ne le voyait pas comme une brute. Il lui semblait doux et tendre. On ne pouvait pas dire qu'ils avaient dĂ©jĂ eu de quelconques gestes pour se le prouver. Elle le voyait dans ses yeux. Peut-ĂȘtre parce-qu'elle Ă©tait une fille, sa patronne... Elle n'en savait rien du tout. Elle avait dĂ©jĂ observĂ© ses regards un peu perdus quand elle donnait des instructions carrĂ©es et rapides, ou quand il devait enfiler un vĂȘtements un peu farfelu, ne sachant pas oĂč passer sa tĂȘte, oĂč passer ses bras. Combien de fois il l'avait dĂ©jĂ fait rire avec ce petit air presque niais. Un peu comme un gosse qui se fait donner une leçon par un grand, comme si cette minette lui apprenait des choses Ă chaque fois qu'ils se voyaient. Comme elle le connaissait peu, elle n'avançait rien de tout ce qu'elle croyait dĂ©celer dans ces jolis yeux marrons. Elle y voyait un lourd vĂ©cu, un lourd passĂ©. Pas de tristesse, pas d'ennui, non plus. En fait, de tous les mannequins prĂ©sents dans le studio Ă chaque fois, c'Ă©tait Aber le plus vivant, le plus naturel. Les filles avaient le don d'agacer Tat', avec ce regard vide, ces yeux de poisson, dĂ©nuĂ©s de sentiments. Elles ne s'amusaient mĂȘme pas dans leur travail, c'Ă©tait triste ! De vraies machines. Parfaites dans leur tenues, dans leur capacitĂ© Ă recevoir des ordres, mais des machines. Il n'y avait pas d'autres mots. Les yeux d'Aber la rassuraient et l'enveloppaient d'amour Ă chaque fois qu'elle perdait qu'elle le vit reprendre ses esprits, ainsi que se cacher dans ses mains, elle ne pu retenir un rire. Doux, discret, qui disait Ă Aber qu'il Ă©tait fou. Fou, d'une folie gentille, d'un folie attendrissante. D'une folie qui ne tarderait pas Ă lui faire chavirer le coeur s'il ne se calmait pas de suite. Elle baissa alors les yeux sur son portable qu'elle n'utilisait mĂȘme pas. Elle Ă©tait soulagĂ©e, aussi. SoulagĂ©e qu'il ne compte pas s'en aller. SoulagĂ©e de voir que la seule base plus ou moins stable de sa sociĂ©tĂ© resterait Ă ses cĂŽtĂ©s. RassurĂ©e qu'elle garderait au moins une personne compĂ©tente avec elle. Elle se rassurait surtout en ne trouvant que de bonnes excuses professionnelles. Elle se voilait la face que si Aber Ă©tait lĂ , et que si elle faisait en sorte de le garder, ce n'Ă©tait pas que pour sa sociĂ©tĂ©. C'Ă©tait un peu, voire avant-tout, devenu personnel. Non, on ne parlait pas du tout d'amour, on n'Ă©tait Ă mille lieues de tout ça. C'Ă©tait de l'affection, oui mais tellement plus complexe. C'Ă©tait, comme dĂ©jĂ dit, une personne qui la rassurait, qui l'embaumait d'un halo Ă©trange qu'elle ne ressentait pas vraiment avec d'autres personnes d'habitude. C'Ă©tait Aber, elle ne pouvait encore pas mettre de rĂ©els mots sur ce qu'elle Ă©prouvait quand elle Ă©voquait son nom. Il lui arrivait de penser Ă lui, parfois, en dehors du travail. Quand son cerveau lui autorisait Ă penser Ă autre chose qu'à ça, quand elle pouvait faire une pause, ou bien quand elle voyait des clichĂ©s et qu'elle reconnaissait ses les quelques mots rassurants d'Aber, elle avait posĂ©, un quart de seconde, sa main sur la sienne, en guise de J'ai totalement oubliĂ©, vous... Tu veux quelque chose Ă boire? Je te le rapporte, j'en ai pour deux oui, Ă boire ! C'Ă©tait quand mĂȘme le but du rendez-vous, et elle aussi, avait totalement zappĂ© la premiĂšre raison de sa venue. Elle se redressa et reprit son Oh oui, heu... Un macchiato caramel, s'il te plaĂźt. Et s'il te faut de la monnaie j'en ai !Il Ă©tait dĂ©jĂ sĂ»rement bien loin, elle ne s'Ă©tait pas retournĂ©e. Elle regarda l'heure, elle n'avait quasiment pas bougĂ© depuis son arrivĂ©e et pourtant, elle avait l'impression d'ĂȘtre lĂ depuis des heures. Mais alors, que faisait-elle ici, si ce n'Ă©tait pas pour parler boulot ? Enfin... Elle n'en savait rien. Il avait dit ne pas vouloir s'en aller, mais il allait peut-ĂȘtre quand mĂȘme enchaĂźner lĂ -dessus. Augmentation du salaire, horaires rĂ©duits, mĂ©sentente avec un des membres... Une petite poussĂ©e d'adrĂ©naline envahit une nouvelle fois la jeune fille. PitiĂ©, pas de problĂšmes, pas de problĂšmes, pas de A moins que... tu veuilles me virer?Elle fit un bond. Si elle s'attendait Ă le voir surgir de n'importe oĂč ! Elle releva les yeux vers lui, le coeur battant au moins deux fois plus rapidement que la seconde prĂ©cĂ©dente. Ce pseudo air menaçant la fit presque exploser de rire, mais avec cette mini crise cardiaque, elle Ă©tait dans l'incapacitĂ© totale d'afficher un quelconque rictus, ou mĂȘme quelque chose proche de la chose, sur son joli petit virer ? Mais quelle stupide idĂ©e. SĂ»rement tout autant stupide que de penser qu'il voulait dĂ©missionner. Elle ne pouvait pas le virer, elle avait besoin de lui, besoin de ses tatouages pour accorder ses vĂȘtements, besoin de sa prĂ©sence pour rester un minimum crĂ©dible sur les photos qu'elle promotionnait. Elle avait besoin de lui pour continuer Ă ressentir ce sentiment qui la laissait perplexe Ă chaque venue d'Aber dans le studio. Elle avait besoin de lui pour se rassurer et se conforter dans l'idĂ©e qu'elle ne faisait pas que de la merde, et que ses projets aboutiraient. - Je heu... Quoi ? Mais t'es fou !Elle se mit alors Ă rire, prenant conscience de ce qui se passait sous ses yeux plein de surprise. Quel comique cet Pas du tout, je compte te garder jusqu'Ă ce que tu meurs Ă la tĂąche toi ! J'ai besoin de toi, je te l'ai dĂ©jĂ dit, dit-elle en lui adressant un sourire innocent, se pressant de chasser toutes ses prises de conscience hors de sa petite tĂȘte. Contenu sponsorisĂ© Sujet Re "Un roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres" disait Pascal. __ /Tatiana "Un roi sans divertissement est un homme plein de misĂšres" disait Pascal. __ /Tatiana Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumLightning Strokes Thunder Bay. Starbuck vers
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